Le soleil se lève. Alors que je le voyais s'élever lentement dans le ciel, je continuais avec ardeur mon travail. Bûcheron de père en fils, sans mère, âgé de seize années déjà, mon unique espoir dans cette vie moyenâgeuse était de gagner le plus possible d'argent pour un jour nous offrir une jolie ferme et un terrain rien qu'à nous, moi et ma future famille. Encore quelques coups de hache et ce petit arbre tomberait... Soudain, j'entendis derrière moi un bruit de frôlement, puis des feuilles se craqueler sous le poids de quelque chose. Pensant à un animal, je me retournais, hache à la main, en position de défense. Si c'était encore un de ces sangliers... C'était un homme. Un vieil homme. Barbu, maigre, le visage sale, il portait de vieux habits miteux, bon à jeter. Il paraissait errer dans ses bois depuis quelques jours déjà. Il me fit un sourire amical, qui à mon grand étonnement ne manquait d'aucune dent. Fronçant les sourcils, je lui demandais ce qu'il faisait en ces lieux. Il me répondit qu'il s'était perdu et chercher la sortie des bois. Je me décidai alors à l'accompagner jusqu'au village le plus proche pour qu'il retrouve son chemin. Durant le trajet, il me conta ses aventures. Il avait logé chez des rois, mangé du pain noir, porté des habits de velours et sauver de nombreuses personnes, en avait tué de nombreuses autres qui voulaient sa mort, et ses voyages l'avaient amené jusqu'ici, où il espérait trouver une certaine ville où vendre ses trésors de sa dernière aventure, en particulier de la fourrure et des crocs de lézards volants dont je n'avais encore jamais entendu parler hors dans les contes enfantins. Il surprit mon regard rêveur, et me proposa toujours avec le même sourire, de le rejoindre dans ses prochaines explorations. Je lui mentis alors en lui disant que cela ne m’intéressait pas. Néanmoins, ses histoires me donnaient envie, et je m'ouvrais ainsi de nouvelles possibilités pour l'avenir. Une fois que je l'eus amené dans mon village, je regagnais les bois finir mon travail. Le soir venu, je rentrais chez moi souper avec mon père, Esnar, un noble bûcheron. Durant le repas, je lui racontais ce qui s'était passé la journée, dont la rencontre avec la mystérieuse personne. Il demeurera impassible jusqu'à la fin. Puis me demanda combien de bûches j'avais coupé. Je lui répondis, malgré la colère qui grondait en moi. Je détestais être ignoré! Il me sourit alors et déclara à ce moment-là, et je m'en souviens comme si c'était hier: «Quand tu ramèneras le double des bûches de ce jour, que tu chasseras du lapin à l'arc, que tu monteras dans les arbres comme un écureuil, que tu allumeras un feu sans silex et que tu tiendras suspendu à bout de bras d'une branche de chêne noir pendant trois heures...Alors tu seras apte à partir.» Du haut de mes seize ans, je pensais que je n'y arriverais jamais, et que je finirai ma vie en bûcheron, sans n'avoir rien pu faire de ma vie. Je rageais intérieurement, me crispant tant ma haine était forte. Mais je respecterais le choix de mon père. Et qui sait? Peut-être un jour je réussirai ces exploits? Chaque jour je m’entraînais. Chaque année je réussissais l'un de ces exploits improbables. D'abord le bois à mes dix-sept ans, puis le lapin à mes dix-huit...Et à l'âge de vingt et un ans, je finissais par rester accroché à un arbre pendant trois bonnes heures . Après cinq années d'entraînement, mes muscles s'étaient gonflés, j'étais devenu agile et habile. Je rentrais chez mon père, quand je l'aperçus devant la porte, un petit sac et tout un attirail étaient posés à ses pieds. Il semblait m'attendre...comme s'il savait! Avec un faible sourire, il me tendit un carquois et un sac neuf. Je les ai pris. J'ai embrassé mon père, je l'ai remercié. Je lui ai dit adieu. Et je suis parti. Pendant un an j'ai erré dans les plaines et les forêts, allant de villages en villages à la recherche de ces aventures dont tout le monde parlait tant. Mais sans argent, je dus arrêter mon voyage. Je finis serveur dans une auberge, à mon grand désespoir. Mes rêves s'écroulaient. Un jour, en servant une rasade de vin à une table devant des individus bien étranges, j'entendis parler d'un Ordre mystique et mystérieux, isolé loin dans les terres inconnues. Rares étaient ceux qui les atteignaient. Encore plus rares étaient ceux qui en revenaient. La plupart étaient devenus fous et parlaient de choses fortes étranges. D'une île volante ou d'une académie par exemple. Je voyais cela comme une échappatoire, j'étais sûr que cela m’amènerait à une de ces aventures dont je rêvais tant depuis mes seize ans. Je partis donc à la recherche de mes rêves... Je ne me souviens plus... Je mourrai de faim, de soif et de fatigue, perdu dans la forêt, au fin fond des bois, quand j'ai trébuché sur une racine et que je suis tombé dans une petite crevasse. Je me suis réveillé. Je ne savais pas combien de temps j'avais été inconscient, mais j'allais mieux à présent. J'ai finalement réussi à sortir de ce trou, après maints efforts. J'ai marché un peu et je suis enfin tombé sur un village. J'ignorais alors qu'il se nommait Andalaue.

Grand amateur de jeu de rôle papier, j'aime passer de temps en temps sur le serveur pour voir comme il évolue. A part ça je suis étudiant en biologie (les zanimaux, les ptites plantes, tout ça tout ça...) •Aujourd'hui(01/11/14) à 19: 20 : Membre Samuel vous a promu au rang d'Apprenti