Elles laissaient siffler un bruit de martèlement, répétitif, enivrant et dont on se lassait bien vite pourtant. Celui qui forge, lui, s’en serait aisément rendu compte, de leurs aspect archaïque et éphémère. Elles n’étaient ni pratiques, ni agréables, ni légères, ni lisses, ni même utiles, mais elles étaient là, et nous étions là. C’est tout ce qui semblait importer à ces nains dont le bagage ne dépassait pas celui des pierres qu’ils devaient extraire, et des galeries dans lesquels elles se trouvaient. mais certainement pas ce qui importait pour ces autres, avares de savoir sur Père Ol’Selmen et dont le dada était d’arpenter la galerie de Volage. Je m’en souviens moi-même, de cette naïveté infantile, ridiculement fougueuse, qui consistait à chercher des traces que nos anciens y avaient laissé.. C’était comme un puzzle, qui s’assemblait peu à peu et qui me guidait vers les galeries froides, dont l’approche pourtant été interdite depuis bien des générations. Mais ce n’était pas là l'œuvre des Guides, c’était celle des Despotes. Ordan semblait mort, depuis leur disparition, il n’y avait plus âme poétique en ses murs, et le Fondateur se couvrait peu à peu d’une moisissure verdâtre, tandis que son souvenir disparaissait toujours plus des pensées. C’en devenait presque un mythe pour la jeune génération, qui arpentait Leurs galeries sans n’en connaître que le dixième de l’histoire. Il n’y avait plus de vieux depuis bien longtemps pour nous conter les récits du passé. Nous rêvions avec des images, sans paroles, des théories toujours plus fumeuses qui pouvaient tant être vraies qu’être fausses, mais.. Il nous manquait un élément un seul, quelque chose qui nous était peut-être caché, mais que je n’avais jamais compris, jamais jusqu’à la découverte de ma revie, jamais jusqu’à-ce que les arachnides ne me dévorent jusqu’au moindre morceau, et jamais jusqu’à ce que la bigarade ne me rassure de sa sagesse mortuaire. Pour être honnête, je n’sais plus comment je l’ai su, je n’sais pas même quand je l’ai découvert, ce souvenir m’est affreusement inconnu, flou, et pourtant, je le sais au plus profond de moi. Je la connais cette vérité sur la brise froide qui se dégageait des galeries froides, ce serait mentir que de le nier à mon propre être. Elles auraient pu être le Salut pour mon peuple, mais elles étaient aussi le châtiment suprême, l’anathème absolue que nul n’aurait voulu, mais que tous auraient profondément souhaité. Père Ol’Selmen était au fond de ces galeries froides, dont l’étendu était infini au point même qu’un maître de volage n’aurait pas en mille millions de vie, pu les creuser. Imaginez un petit monde, se résumant à une petite grotte, et ses quelques galeries creusées au fil des générations. Imaginez ce même monde, dont un simple battement de pioche vient ouvrir la porte à une nouvelle galerie, mais qui enfreint le tabou le plus absolu. Une galerie qui remonte vers le monde astral, vers une grotte à l’étendue infinie.

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