Histoire du personnage
Huratelon, la grande Huratelon.
C'est en ces terres que vit le jeune Arngeir, fils de paysan.
Sur la rive du Pecolinnin, près du lac Ciefersee.
Sa mère est morte il y a peu d'une maladie incurable.
Ce qui l'a particulièrement attristé.
Son père lui, profondément touché par la mort de sa femme, et rentré dans les Ordres après avoir transmis son savoir à son fils, afin qu'il soit alphabétisé et capable de cultiver la terre pour survivre.
Il est alors âgé de 24 ans.
Arngeir, ayant beaucoup appris de son père durant ces années, connaissait parfaitement la flore, le travail des champs et l'outillage nécessaire pour cultiver la terre.
Environ cinq années plus tard, un beau jour chaud et sec de thermidor, tira Arngeir de son lit dès l'aube.
Pour la première fois de la nouvelle année, il s'équipa de sa bèche ainsi que de son seau, pressé d'aller replanter ses semailles après une rude nivôse.
Il alla aux abords de la rive du Pecolinnin pour y puiser de l'eau fraîche récemment fondue des glaciers du Nord.
Il prit le temps d'observer la nature se réveiller.
Il resta longtemps assis là, au bord de l'eau, à écouter le chant des oiseaux, à regarder les poissons venus du lac Ciefersee remonter le fleuve.
Après ce long moment de détente, l'heure des plantations était venue.
Il alla donc aux champs, replanter ses laitues, ses tomates et ses vignes sous un soleil accablant.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas tant travaillé. Le soir commençait à se montrer.
Et ce n’est qu’au crépuscule qu’Arngeir rentra chez lui, ses vêtements étaient tachés de terre et quelque peu ébréchés.
Cette même terre cette fois-ci séchée cernait les contours de sa bèche alors qu’il ne restait que quelques gouttes d’eau au fond de son seau.
C'est fier du travail accompli en cette dure journée de thermidor qu'il se préparait à passer une longue nuit de sommeil.
Après avoir grignoté les quelques bouts de pain rassis qui traînaient çà et là.
Il fit sa toilette à l'aide de son vieux gant en crin de cheval, puis enfila sa tunique de jute qui lui faisait office de vêtement pour dormir. Il songea longuement à la journée qui l'attendait.
Le lendemain était en effet jour de marché.
C'est là qu'il allait devoir essayer de se démarquer des autres vendeurs de par la qualité de ses produits, mais aussi de par ses prix attrayants.
Ça y est, le jour du grand marché est enfin arrivé.
C’est aujourd’hui qu’Arngeir va devoir essayer de vendre ses produits s’il veut pouvoir s’acheter une nouvelle houe.
En effet, sa houe est vieille et la rouille commence à la recouvrir peu à peu.
Or, on le sait bien. Si une terre est travaillée avec des outils rouillés, cela donne un mauvais goût aux aliments.
Quitte à s’endetter, Arngeir tient à sa réputation et ne voudrait en aucun cas qu’elle soit salie à cause d’outils mal entretenus.
Les gens d’ici connaissent son histoire, et sont généralement charitables.
Ils n’hésitent pas à laisser un petit pourboire afin d’aider Arngeir dans le financement de ses outils.
Ils tiennent bien trop à ce que les produits qu’ils achètent soient de qualité.
Ce matin-là au marché, il vit un moine passer et n’hésita pas à l’interpeller.
Il lui demanda des nouvelles de son père, inquiet.
Tout d’abord, le moine ne le reconnu pas. Mais Arngeir n’en fut pas vexé pour autant.
Après tout, une douzaine d’années avaient passé depuis le départ de son père pour les Ordres.
Il était normal que le vieux moine ne l’ait pas reconnu du premier coup.
Une fois chose faite, ils discutèrent un bon moment.
Sans arrêts interrompus par les clients qui demandaient toujours plus de choses.
Ils se saluèrent, puis le moine s’en alla en direction du monastère avec une bonne vingtaine de tomates fraîches. Ainsi qu’une dizaine de grappes de raisins.
Cette nuit-là, Arngeir repensa aux paroles du moine concernant son père.
Il avait appris que son père était vieux et très malade.
« Il ne sort quasiment plus de sa cellule. Il n’est pas rare que nous devions lui apporter à manger jusqu’à celle-ci. » Lui avait dit le moine. Arngeir songeait de plus en plus fréquemment à son avenir.
Il avait vécu longtemps comme paysan. Mais il est évident que ne n’est pas de cette vie là qu’il rêvait.
Il y avait trop d’agitation dans sa vie. Sa seule source de revenus était les marchés.
Mais il trouvait ça beaucoup trop bruyant, parfois il qualifiait ça d’étouffant.
Non, c’était un homme de lettres, bien instruit pour un simple paysan.
Il rêvait de calme et d’harmonie.
Avec cette vie si mouvementée, il ne trouvait même plus le temps de prier.
Le comble pour quelqu’un de très croyant comme lui.
Chaque jour, il remerciait l'Arbitrio d’avoir pris son père sous son aile.
De plus, il voulait se rapprocher de son père, être présent pour ses dernières heures.
Il ne vit à ça qu’une seule solution. Se retirer de la paysannerie, et s’engager dans les Ordres.
Il aurait du temps pour se consacrer à ses prières, il serait proche de son père.
En plus de cela, ses connaissances du métier d’agriculteur pourraient s’avérer utiles au monastère.
Il serait constamment dans un calme monastique. Sa décision était prise.
Juste le temps pour lui de régler quelques soucis, de vendre sa petite ferme, et il serait en route pour les Ordres. Comme son père avant lui. Mais le voyage n’allait pas être de tout repos…
Arngeir se dirigeait donc vers Laggenau, armé de son baluchon ainsi que de quelques maigres provisions, tout en longeant la rive du Pecolinnin.
Il pensait en avoir pour trois jours tout au plus. Et n’avait pas pris d’affaires de rechange.
Le monastère devait se trouver à peu près à mis chemin entre Huratelon et Laggenau d’après ses dires. Il marchait donc paisiblement dans la direction de nord-ouest.
Il faisait régulièrement des petites haltes au bord de l’eau.
Afin d’écouter calmement le chant des oiseaux, le bruit de l’eau qui ruissèle…
Tous ces éléments de la vie qui apaisent l’âme vagabonde d’un pèlerin en route pour les Ordres.
Durant cette première journée de solitude, il avait plus profité de la vie qu’avancer en direction du monastère. Il allait sûrement lui falloir une ou deux journées de marche supplémentaires s’il continuait à cette allure.
« C’est en cette période de l’année que les nuits sont les plus douces. » Se dit-il.
Arngeir pouvait donc se permettre de dormir à la belle étoile.
Ce qu’il fit d’ailleurs. Il était bien évidement au courant que les rôdeurs étaient nombreux dans la région. Mais peu lui importait. Il comptait bien profiter de cette pleine lune pour dormir dehors.
De toutes façons, il n’avait rien à se faire voler. De ce fait, il ne craignait pas une attaque de brigands.
Sur ces dernières pensées, il s’endormit sereinement.
Il fut réveillé en plein milieu de la nuit par des bruits de pas ainsi que par des chuchotements tout près de lui. Il ouvrit un œil mais ne vit rien.
Il préféra ne pas trop bouger afin que les ravisseurs croient qu’il dormait encore.
Quand l’un d’eux fut assez près de lui, Arngeir se munit de son bâton de marche pour le frapper en plein buste. Espérant ainsi lui couper la respiration suffisamment longtemps pour parvenir à s’échapper de cette mauvaise situation.
Mais ce fut sans compter sur l’intervention du second malfrat.
Celui-ci ramassa une pierre et en assena un grand coup sur le crâne du fugitif. Arngeir tomba raide.
Les brigands le laissèrent pour mort derrière eux, après avoir fouillé méticuleusement toutes ses affaires à la recherche d’un peu d’or.
Arngeir ne se réveilla que deux jours plus tard. Il était visiblement dans un hospice.
On lui expliqua par la suite que des voyageurs dotés d’une charrette l’avait trouvé face au sol, et qu’ils l’ont ensuite porté afin de le mettre dans la charrette.
Ils l’avaient emmené jusqu’ici dans l’espoir qu’il puisse être soigné. C’était réussi.
Arngeir en gardait évidement des séquelles physiques, mais n’en oublia pas pour autant le but de son voyage. Il se remit en route dès qu’il le put.
La soigneuse lui donna de quoi se louer une petite chambre dans une auberge…
Après un jour de marche supplémentaire, il arriva enfin dans une petite bourgade.
Il vit une taverne et la faim le tiraillant, il s’en approcha sans hésiter.
Il commanda une chope d’hydromel, afin d’oublier ses récentes mésaventures.
Tout allait pour le mieux jusqu’à ce que deux hommes entrent dans la taverne, arme à la ceinture.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il reconnut ses agresseurs !
Malheureusement pour lui, ils le reconnurent également. Et sans réfléchir, se jetèrent sur lui.
Bousculant quelques chaises ainsi qu’une table dans la précipitation.
Arngeir n’était pas d’une carrure très robuste et ne résista pas longtemps face à ces deux agresseurs.
Il fut réveillé par des bruits de sabots, sans aucune idée de l’heure ni de l’endroit où il se trouvait.
Ses mains et ses chevilles étaient liées quand il rouvrit péniblement ses paupières endolories.
Il était dans une carriole, avec d’autres personnes dans la même posture que lui à ses côtés.
Après un réveil pénible, il écouta les chuchotements aux alentours.
Sans jamais dire un mot, il comprit que ses agresseurs n’étaient pas de simples pilleurs, mais bel et bien des vendeurs d’esclaves.
Lui qui voulait vivre en paix et consacrer sa vie à l'Arbitrio, il allait finir comme esclave.
C’est tout ce à quoi il avait droit…
Le milieu de la nuit approchait et le convoi était toujours en route vers le port, afin que les esclaves puissent être embarqués sur un bateau qui les mèneraient jusqu'au Nouveau Monde.
Il faisait un froid glacial, le sang de Arngeir semblait circuler très lentement dans ses veines.
Les hurlements des loups affamés par l'hiver retentissaient sur les monts abrupts des alentours.
Une fois finis, ils continuaient de retentir dans la tête de Arngeir. Si bien qu'il finit par ne plus distinguer la réalité de ses hallucinations.
C'est alors qu'une meute de loups surgit des sous bois, sautant sur les cochers, et les dévorants encore vivant devant les yeux des prisonniers.
Finalement, les prisonniers trouvèrent un avantage à être enfermés dans des cages...
Dans la bousculade, les chariots s'étaient renversés, et les cadenas fragilisés par le froid avaient cédés au contact avec le sol. Les prisonniers étaient libres.
Mais sans provisions, et sans vêtements chauds.
Certains se battaient pour récupérer les vêtements de l'autre. D'autres se laissaient mourir dans la neige...
Arngeir, bien qu'à bout de force, voulu tenter sa chance.
Il s'enfonça dans les bois.
Là où les vents seraient moins violents.
Après des jours interminables de marche dans le froid et la faim, Arngeir se trainait, ses habits étaient couverts de terre et déchirés à plusieurs endroits.
Il suivait depuis deux jours maintenant, des sortes de structures, semblables au chiffre huit.
Il ne savait rien d'elles, mais il était évident que quelqu'un les avait construites.
Elles dataient peut-être de milliers d'années, d'une civilisation aujourd'hui disparue.
Mais il était également possible que ces structures ne soient pas si vieilles, que cette civilisation, pas encore disparue.
C'est dans l'espoir de trouver un signe de vie humaine qu'Arngeir continua son périple, prêt à se laisser aller à la mort à tout instant. Sans le savoir, il se dirigeait tout droit vers le village de l'Ordre d'Herobrine...
C'est au moment où il aperçut enfin une construction qui semblait être une habitation qu'un bruit assourdissant retenti dans tous les environs. Aux vues de l'état dans lequel il se trouvait, cette détonation suffit à lui ôter la vie...
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