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Histoire du personnage
Jenassa a vécu près de la mer, en Carrogia. Sa famille, enrichie grâce à son paternel, jouit d'un confort sans égal. Jenassa a reçu toute l'éducation demandée à une future "dame" qui prendrait les rennes d'une riche famille, mais... contre son gré.
Habituée depuis son plus jeune âge au culte de ses terres natales, Jenassa est persuadée qu'il existe, et qu'il est présent en chaque être vivant pour dicter la route du bonheur. Elle pense qu'il est le seul et unique à pouvoir nous faire comprendre le destin que nous devons choisir. Elle est persuadée qu'il est là, quelque part, près de nous, à veiller sur nos faits et gestes, cependant, quelque chose l'intrigue : comment à lui seul pourrait-il être capable de veiller sur autant d'êtres humains? Jenassa pense qu'il se multiplie à loisir pour rester près de chacun.
Le regard des autres, trop pesant sur sa longue chevelure et ses formes insupportait Jenassa. Sa différence entrainait souvent les gens à se retourner sur son passage. Voulant rendre ses cheveux plus discrets, elle a décidé de se les couper jusqu'en bas des épaules.
Ses grands yeux verts attiraient irrésistiblement ceux qui croisaient son regard et faisait naître en eux un sentiment de curiosité. Son doux visage semblable à celui d'un enfant contraste avec le sérieux qu'elle dégage.
Ses vêtements sont issus de sa propre création, conçus à sa taille.
Jenassa est fille unique, issue d'une famille aisée. Son paternel vend lui des esclaves. Grâce à son éloquence et sa force de persuasion, l'homme est renommé pour ses services. Il voyage à travers le monde pour vendre sa marchandise dans toutes les contrées possible.
Ses parents ont déjà choisi un destin pour leur fille, tracé sur un parchemin qu'on ne cesse de lui rappeler en évidence. Depuis plusieurs visites dans une échoppe de broderie de haut niveau, elle s'éprise de la couture et confectionne toutes sortes de vêtements.
Seulement, on lui ordonne d'être ce qu'elle ne veut pas devenir : une femme au foyer pour assigner la lignée et se marier à un homme dont elle a été promise dès son dix-huitième anniversaire, extrêmement plus âgé qu'elle.
Mais, elle n'arrive pas à avouer à ses parents qu'elle ne veut pas du destin qu'ils lui ont choisi. Son courage devra faire surface à un moment très important de sa vie...
Les fils se tissèrent, au fur et à mesure que la jeune femme manipulait l'aiguille. Son regard était plongé sur son travail, comme s'il en dépendait de sa vie. Un léger coup frappa la porte de la pièce où elle se trouvait. Mais la couturière ne laissa pas paraître l'ombre d'une réaction. C'est comme si le monde n'était composé que d'elle et de sa broderie. Doucement, lentement... la porte s'ouvra dans un grincement.
Interpelée, la jeune femme cessa tout geste et leva sa tête vers l'étrangère. Elle découvrait une femme âgée, vêtue de simples vêtements souillés, pouvant à peine la protéger du froid qu'il régnait en cette période là. Elle basculait la tête en avant et s'exprima :
<< Mademoiselle Jenassa, madame votre mère vous demande au rez-de-chaussée.
-Dites-lui que je me hâte. >> répondit la jeune femme, une pointe de crainte dans sa voix. L'esclave s'en alla.
Jenassa sentit une sensation de peur envahir son corps. Qu'allait-elle lui dire? Qu'allait-elle lui demander? Qu'allait-elle devenir? Elle se relevait, déposant ses instruments sur une table en chêne, et la tunique cramoisie inachevée. Le son de ses pas raisonna dans les escaliers de marbre, tandis que se dessinait la silhouette d'une femme à l'allure mûre et aisée. Vêtue d'une longue robe de soie écarlate, elle scrutait Jenassa d'un regard insistant, seule, dans une grande salle meublée en profondeur. << Vous voilà enfin, ma chère fille. Vous avez atteint les dix-huit ans, à présent. Vous n'êtes plus une enfant, dit-elle, un sourire aux lèvres.
-Je vous remercie, mère, répond-t-elle avec anxiété.
-Votre père étant en déplacement professionnel, il ne sera pas là lorsqu'"il" va arriver.
-Il? demanda Jenassa, un sourcil levé.
-Vous verrez, vous verrez. La patience est une vertu. Allez donc vous faire belle, il ne risque pas de tarder ! >> finit-elle, frappant ses mains. Jenassa se sentit pâlir, et monta les marches pour se réfugier dans sa chambre, comme un automate.
<< JENASSA ! Venez, ma chère ! >> annonça une voix que la jeune femme ne connaissait que trop bien. Elle prit une grande inspiration et descendit les marches de l'escalier, une à une, un pincement à l'estomac. Sa main glissait le long de la rampe, et ses sourcils se haussèrent tant sa surprise fut grande à la vue de "cet" homme.
Ses longs cheveux jaunâtres montraient qu'ils n'allaient pas tarder à devenir gris, sous le poids de la vieillesse. Il était atrocement petit et lui souriait, de ses dents blanches, dont certaines en or. Ses lèvres esquissaient un sourire mauvais, espiègle, et elle devina qu'il était faux. Ses habits empestaient la richesse, une lueur malicieuse éclairait ses yeux d'un brun presque noir. << Que signifie tout ceci? demanda Jenassa, peu rassurée par l'arrivée de cet étranger.
-Nous voulions vous faire la surprise... répondit sa mère, joyeuse. Votre futur époux. >> et aussitôt, le corps de la jeune femme tremblait, autant qu'une feuille d'arbre.
<< N-... non, c'est impossible... bégaya-t-elle.
-Je m'appelle Harold. S’exprima l'intéressé, s'avançant pour donner un baiser sur le dos de sa main.
-Enchantée, répondit-elle à contrecœur. C'est un réel plaisir, dit-elle sans émotions.
-Que je suis heureuse, mes chers enfants ! Je vais finaliser les papiers du mariage, pendant ce temps là, faites-donc connaissance, s'exclama la mère
d'Jenassa avec gaieté en s'élançant dans la pièce voisine.
-Vous êtes sans doute la plus belle créature qu'il m'ait été possible de voir jusqu'ici... souffla Harold, un sourire charmeur aux lèvres.
-Merci. Mais vous, vous ne m'intéressez pas >> répondit simplement Jenassa. L'expression d'Harold se détériorait peu à peu, jusqu'à ce que son visage prenne une teinte sombre. Il plongeait son regard dans le sien, une lueur menaçante dans les yeux.
<< Que je vous plaise ou non n'est pas la question. Nous sommes promis, et très bientôt, vous serez à moi. A moi seul >> lui susurra-t-il, prenant possession de ses poignets. La jeune femme, moins forte que lui, n'avait pas la puissance nécessaire pour y échapper. Aucun son ne s'échappait de ses lèvres, elle le fixait, écœurée, haineuse, mêlant tous les sentiments qu'elle ressent pour lui dans un même regard. C'est alors que l'homme, d'une lueur perverse au coin de l'œil, tenta d'approcher son visage du sien afin de déposer ses lèvres sur les siennes.
Comme prise d'un réflexe, la jeune femme frappa sa joue. Harold, sonné, relâcha prise, massant les rougeurs de son visage. Jenassa fronçait les sourcils,
avant de s'exprimer, froide et sèche, comme une tempête glaciale << Jamais je ne serai à vous. Jamais. >> En appuyant ses derniers mots. Elle remonta hâtivement les marches de l'escalier, s'emprisonnant dans sa propre chambre. Harold n'a pas émit la moindre réaction, il la regardait, simplement.
Un brouhaha permanent raisonnait dans l'étroite allée, révélant des tas de marchandises exposées à la vue de tous. Les marchands criaient, hurlaient pour certains, de peur de ne pas être entendu parmi tout ce bruit incessant. Les prix se disputaient, les clients enchérissaient, vociféraient ! De toute évidence, cet endroit n'aurait pu être qualifié que de foire où les acheteurs étaient représentés comme des vaches à lait, et les commerçants comme des parasites prêts à tout pour soutirer le moindre sou.
L'endroit n'était pas propre. De la boue trainait contre le sol, inondant les bas des bottes de tous les passants, les restes étaient jetés contre la terre, créant une immonde purée d'ordures. Parmi toute cette agitation, une jeune femme tenait un étal où étaient exposés des vêtements à la mode, un panneau démontrant les tarifs ainsi que les commandes.
La couturière était assise sur un tabouret à l'allure vieille et dégarnie, tissant une paire de mitaines pour protéger les mains de vagabonds. C'est alors qu'une voix la sortit de son travail. Elle levait la tête, apercevant un jeune homme aux habits peu communs, voir exotiques. Ses cheveux étaient longs, châtains et emmêlés, un fin visage, des yeux bleus comme le ciel et une barbe de plusieurs jours, démontrant le peu de temps qu'il a à s'occuper de lui. << Ce sont de très belles pièces, dit-il dans un accent étranger.
-Faites donc votre choix, lui répondit-elle dans un sourire.
-Malheureusement, ce n'est pas ce que je recherche... >> dit-il, une pointe d'hésitation dans le ton de sa voix. Elle le dévisageait, de la pointe de ses orteils à la racine de ses cheveux. << Vous n'avez pas l'air de venir d'ici.
-En effet, je suis Hura, répondit-il avec un élan de fierté.
-Oh ! La mode vestimentaire y est très réputée. J'ai récemment conçu un habit à l'image de leur profil.
-Je serai ravie de le voir, dit-il, intrigué.
-Cela ne prendra qu'un instant... >> conclut-elle, avant de se lever. Elle se dirigea vers un vaste coffre, cherchant dans le contenu en frôlant de s'y enfoncer. Jenassa en sortit une tenue cramoisie, des signes dorés représentant leur blason. Les motifs ont été étudiés jusqu'au plus discret des détails. Elle l'étala, près de lui. L'homme l'observait, lentement, étudiant chacune des ficelles. << Elle me plaît beaucoup. A combien estimez-vous la vendre?
-A vrai dire, l'on m'a demandé de créer cette tenue pour que l'ambassadeur d'Huratelon puisse la porter. Mais depuis peu, on le dit victime d'une maladie qui empêcherait sa venue.
-Mmh... c'est dommage...
-Mais... souffla-t-elle.
-Mais? répétait-il, curieux.
-Si vous la porteriez pour représenter votre peuple, au festival, alors je vous la donne.
-Oh ! S’exclama-t-il, un sourire berçant ses lèvres. J'accepte bien volontiers.
-Tenez. dit-elle, lui tendant la tenue.
-Merci beaucoup. répondit-il, en la récupérant, l'air ravi. Mais, vous y verrais-je, vous et votre famille?
-Ma famille... en poussant un soupir. Certainement, mais pas avec moi.
-Comment cela? Je suis sûr qu'elle voudra voir le résultat de cette tenue avec vous !
-C'est bien là le problème. Elle ne sait rien de tout ceci.
-Je ne comprends pas.
-On ne choisit pas d'être libres ou non. dit-elle, d'un sourire mélancolique.
-Mh... Je vois. Il m'est arrivé d'être dans ce cas, et j'ai décidé de plier bagages. Depuis, je suis libre. Comme l'air ! En nomade.
-Mais, comment arrivez-vous à vivre?
-Je me débrouille en travaillant par ci, par là. Je découvre le monde. C'est une belle expérience, croyez-moi.
-Oh, mais je vous crois. Je ne vous crois plus que bien... en concluant sa dernière phrase d'un soupir envieux.
-Alors nous nous reverrons là-bas?
-Je l'espère. A bientôt !
-Au revoir ! dit-il, s'élançant dans la galerie marchande. Jenassa perdit rapidement son regard, en l'espace de quelques secondes.
Une jeune femme rousse vêtue de simples habits aussi rouges que les pétales d'une fleur écarlate était recroquevillée sur elle. Elle avait peur, terriblement peur. L'angoisse lui montait au cœur et lui procurait de temps à autre des palpitations. Qu'allait-il lui arriver, qu'est-ce que le destin lui réservait? Un jeune homme aux cheveux bruns comme le sol du navire lui souriait, confiant. "Qu'il y a-t-il, Jenassa?" demandait Morgann, en précieux ami. Mais elle ne lui répondit que d'un vague sourire, et se remémorait les aventures qui l'avait conduite jusqu'ici... sa soif de liberté qui l'enchaina à un bateau voguant pour les vendre en esclave.
En temps normal, Jenassa n'a pas le droit de se rendre au marché de nuit pendant la représentation de spectacles, ses parents se voulant stricts sur son éducation. Mais cette nuit là n'était pas une nuit comme les autres, c'était celle de son anniversaire. Ainsi, elle put s'y rendre, accompagnée de sa mère, son père lui étant absent à cause de son métier.
Alors que sa mère s'attardait sur les divers joyaux et tapisseries dont regorgeaient les établis, la jeune femme se glissa parmi la foule et parvint à lui échapper des yeux. C'est là qu'elle aperçut l'Hura, vêtu des vêtements qu'elle cousu pour l'ambassadeur de son pays, visiblement absent.
Elle lui fit un signe de la main, c'est ainsi qu'ils purent engager la conversation.
Le jeune homme lui contait ses péripéties passées dans la nature, en nomade. Jenassa l'écoutait, à la fois admirative et envieuse. Elle aurait tout donné pour être à sa place ! Jusqu'à ce qu'il lui fasse une proposition qui allait changer le cours de sa vie, pour toujours.
Tard, dans la nuit, sa famille alla se coucher. Jenassa veillait dans sa couche. Elle attendait progressivement, jusqu'à ce qu'une heure puisse s'écouler. C'est alors qu'elle se levait, et attrapait un sac qu'elle mettait sur ses épaules. La couturière avait tout préparé pour cette nuit qui allait la rendre libre, autant que les oiseaux qui volent dans le ciel. Avant de sortir de sa chambre à pas de loups la jeune femme rendait tout intact, comme si rien n'avait changé.
Sur le seuil qui séparait l'extérieur de son lieu de vie, la jeune femme réfléchissait. Écrire une lettre témoignant d'un enlèvement? Ou même, un parchemin qui noterait les raisons qui l'ont poussé à partir? Il en fut décidé qu'elle s'en irait sans avertir qui que ce soit. Il l'attendait, là, près de sa maison, ses mains refermées sur la scelle de deux chevaux.
Jenassa bavardait avec d'agréables personnes dont elle s'était lié d'amitié depuis sa venue dans un campement, presque identique à un village, seulement, les bâtisses étaient des tentes. Cet endroit abritait un bon nombre de personnes de tout âge : seuls les enfants et les personnes âgées n'y étaient pas. C'est là qu'on appelait "Ranger" les personnes aussi bien femme qu’homme qui protégeait leurs prochains, de toutes leurs forces. Morgann en faisait parti. Jenassa n'a pas eu de difficultés à s'y prodiguer une place : peu de couturiers y figuraient.
Le jeune homme passait près de la rousse et de ses amies. "Tiens, v'là le beau chevalier, plaisanta l'une d'elles.
-De plus, il porte l'une de tes tenues ! Ajoutait une autre en riant.
-Vous êtes proches, conclut une dernière.
-Il est vrai que je l'apprécie. Je le considère comme un protecteur, ou le frère que je n'ai jamais eu. Il a toujours été présent à mes côtés pour me délivrer d'un quelconque danger. C'est aussi la personne qui m'a sorti d'un enfer certain." leur répondit Jenassa, un sourire sincère sur les lèvres.
Quelques jours plus tard, le jeune homme vint près de la couturière et lui adressa ces mots : "Il faut que je m'en aille.
-Où irez-vous? demande-t-elle.
-Je ne peux vous le dire, seulement que nous nous reverrons. N'ayez crainte. Vous me rejoindrez tantôt d'ici quelques lunes, il faudra suivre les instructions que vous donnera ma sœur, Janna. Puisse l’Ordre veiller sur vous." finit-il, constatant l'inquiétude visible dans le regard de la jeune femme.
Elle le regardait partir à vive allure, sur son fidèle cheval, redoutant les évènements à suivre.
Jenassa engagea son cheval sur un sentier boueux. Elle le laissa avancer tandis qu'elle se remémorait les instructions laissées par Janna, la sœur de Morgann. Ses yeux suivaient le chemin qu'elle empruntait sur sa monture. Autour, des arbres et de la verdure à perte de vue. Elle risquait de se perdre si elle s'enfonçait dans les bois.
Le cri d'un corbeau rendit l'atmosphère plus sombre. "Un mauvais présage..." pensa la couturière qui s'enfonçait un peu plus dans son manteau, le froid mordant sa peau de porcelaine.
La jeune femme entendit d'abord des bruits de cavalcades, puis trois silhouettes montées se dessinaient à l'autre bout de la route. Elles avancèrent dans sa direction, la couturière distingua alors trois hommes visiblement armés, elle arrêta son cheval et attendit que leur meneur lui adresse la parole.
Leur dirigeant portait des soieries cramoisies, ainsi qu'une barbe rousse, une hache sur le côté, ses yeux gris acier la fixaient avec un air mauvais. Jenassa frissonna. "Dame Jenassa? demanda-t-il.
-C'est bien moi. répondit la jeune femme, impressionnée par les trois soldats.
-Nous venons de la part de votre ami Morgann Telcontar, continua le soldat roux. Il nous a chargé d'assurer votre protection, veuillez nous suivre s'il vous plait.
Jenassa fit avancer sa monture en direction de son interlocuteur, qui éperonna alors son destrier. La couturière en fit autant, précédée des deux autres hommes d'armes, qui souriaient. Au fur et à mesure que son cheval avançait, elle se senti traversée d'un étrange frisson, comme un très mauvais pressentiment. Mais... elle était loin de se douter du piège qui allait se refermer sur elle.
La petite troupe galopa plusieurs heures, jusqu'à ce qu'ils arrivent à Odense. Les cavaliers traversèrent plusieurs rues, où les passants s'écartaient au passage des chevaux. Au bout d'un moment, le soldat roux s'arrêta devant une grande maison, ses camarades l'imitèrent. Ils descendirent de leurs montures et aidèrent Jenassa à en faire autant.
L'épaisse porte en chêne de la bâtisse s'ouvrit en grinçant, laissant apparaître un bourgeois blond souriant de toutes ses dents. "Ah ! Vous voilà donc ! Bien bien ! Rentrez donc..."
Les trois guerriers et la jeune couturière rentrèrent tandis qu'un serviteur s'occupait des chevaux. L'homme blond les emmena dans un vaste salon où plusieurs moelleux canapés les attendaient. Les murs étaient décorés par de belles tapisseries et de magnifiques tableaux coûteux. Jenassa haussa un sourcil, jamais Morgann ne lui avait fait part de tout ce luxe... "Je ne comprends pas tout ceci, commença la couturière, intriguée, Morgann n'est pas ici?
-Ah !" l'hôte se tourna vers son interlocutrice en souriant, il répondit d'un ton tout à fait courtois. "Morgann n'est point là... en fait, vous le verrez bientôt, mais pas ici."
D'un geste de la main, Sconcebois ordonna à ses comparses d'emmener Jenassa au sous-sol, cette dernière se débattit mais ne put rien faire contre les trois hommes bien plus puissants qu'elle.
Une fois rendu en bas, ils la jetèrent dans un cachot comme s'il s'agissait d'un vulgaire sac, puis s'en allèrent en ricanant. La captive hurla longuement, mais comprenant que ses ravisseurs n'avaient que faire de ses supplications, elle s'arrêta et s'agenouilla, se sentant rougir de honte d'avoir pu leur donner sa confiance.
Jenassa contemplait la fin du jour depuis la petite meurtrière de sa cellule quand elle entendit plusieurs voix au dessus d'elle.
Elle reconnut celle de Sconcebois, il avait l'air énervé. Des bruits de bottes raisonnèrent dans l'escalier. La porte du cachot s'ouvrit dans un grincement, la jeune prisonnière recula jusqu'au mur. Elle posa son regard d'émeraude sur les deux hommes d'armes qui en trainaient un troisième dans la cellule.
Ils le jetèrent aux pieds de la jeune femme puis refermèrent la porte avant de partir. Cette dernière examina les traits du nouveau captif et lâcha un cri de surprise en le reconnaissant. Morgann était mal en point. Ses habits étaient sales et déchirés par endroits. Son visage était pâle et l'homme semblait inconscient. Elle trouva un bandage sale au niveau de la cuisse, le guérisseur avait soigné hâtivement sa blessure. Il avait certainement perdu beaucoup de sang...
Beaucoup trop lourd pour qu'elle le porte, elle le fit rouler jusqu'à sa couchette, où elle l'enroula dans une couverture.
Elle ne pouvait rien faire de plus pour lui.
La couturière leva ses yeux au plafond, s’efforçant d'oublier la présence des rats qui se délectaient des restes de son repas.
Le jeune femme se perdit dans ses pensées. Sa situation lui semblait irréelle, elle qui voulait découvrir le monde... se retrouvait enfermée avec son meilleur ami dans un cachot ! Qui plus est... ce dernier était salement amoché...
Jenassa sursauta quand elle entendit les cloches de la cathédrale sonner. Elle posa son regard sur Morgann, qui dormait paisiblement sur la couchette avant d'observer la grille de la cellule, où l'un des hommes de Sconcebois, assis sur un tabouret, mangeait tout en surveillant les prisonniers.
Elle se leva doucement et alla jusqu'à la porte, elle approcha son visage de la grille pour entrevoir le visage de son gardien. "Qu'allez vous faire de nous ?" demanda Jenassa au garde en murmurant, de peur de se faire punir.
Ce dernier leva les yeux de son plat et la regarda en ricanant. Il se contenta de répondre : "Bah ! On va vous garder quelques temps avant de vous vendre comme esclaves ! Vous allez nous rapporter un joli paquet d'argent !"
Résignée, elle alla regagner sa couche et s'allongea près de son ami. Elle essaya de trouver le sommeil, mais était horrifiée par l'idée d'être vendue comme esclave... la liberté, c'était tout ce qu'elle avisait, et elle allait être vendue comme esclave, cet antonyme de ce qu'elle convoite tant !
Présentation du joueur
Bonsoir (ou bonjour, c'est selon).
Je suis Jenassa (ou Evelynn dans cette illusion de réalité que l'on nomme vie), j'ai 21 ans.
J'étudie la science politique dans une petite université.
J'ai des goûts très variés mais tout de même toujours très proche de la culture geek: jeux vidéo, rôlisme, séries TV, théâtre, littérature (historique, science-fiction, fantastique et policier) et bien d'autres choses dont bien entendu Minecraft.
Car c'est bien de ça dont il est question ici, pas vrai?
Grande amatrice de RP, j'ai toujours eu envie de pouvoir incarner un personnage dans un monde roleplay libre: voir des jeux de pouvoir se créer, modifier allégrement cet univers sans script.
Et c'est ce que j'ai trouvé dans Minecraft, un outil de RP formidable que j'aimerais exploiter avec d'autres passionnés.
Après une précédente expérience de RP complet sur un petit serveur, j'ai voulu me lancer avec trois camarades qui présentent aussi leur candidature dans un RP de groupe sur un grand serveur. Je vous rassure d'avance, si nous comptons jouer en groupe, nous ne ferons pas les petits isolés.
L'idée est davantage d'ouvrir sur du RP moins solitaire et de donner plus de reliefs à nos personnages tout en nous fondant dans le RP du serveur.