Je n'ai aucune chance. Je n'ose pas l'admettre, mais il le faudra bien. Me voilà condamnée. Ce monstre aura raison de moi. Il aura été malin. Me laissant entrevoir un espoir à chaque instant de ce combat de patience. Mais il est titanesque et imperturbable. Cette force tranquille de la nature est impossible à traverser pour une femme comme moi. Ma fierté me pousse à ne rien lâcher, tout se joue dans la conviction. Mais ma volonté flanche irrémédiablement : à chaque mètre, je suis désormais un peu plus convaincue de n'avoir aucune chance. Chaque pas de plus dans ce sable qui constitue ce désert gigantesque m'épuise un peu plus que le précédent. Mes réserves d'eau et de nourriture sont presque épuisées, je suis complètement vidée après ces dix jours de marche qui m'en ont paru cent. Escalader cette dune est interminable. J'imagine déjà mon cadavre pourrissant au soleil faisant office de festin pour les carnassiers. Je me demande si je ne préférerai pas ceux de mon village, finalement. Mais il est trop tard pour avoir des regrets. Je suis si fatiguée. Ce qu'il serait simple de se laisser tomber, de se laisser emporter... J'y suis parvenue. Me voilà en haut de la dune. Mais il n'y a de visible que le désert et le vent qui siffle dans nos oreilles. Comme à chaque fois. Au loin, une pierre semble dépasser du sable. Peut-être un peu d'ombre sous laquelle me reposer... quelque chose de solide, au moins, qui diffère de ce foutu sable ! Un... huit en pierre ? Il me semble en distinguer un autre, un peu plus loin. Ce n'est pas un mirage, cette fois. Ce n'est absolument pas concret non plus. Mais c'est maintenant mon seul espoir.

Salut ! (De retour après 3 ans d'absence.)