Histoire du personnage
Noziem Mederitt est mon nom. Je suis l'apprenti de mon père Ethol Mederitt, philosophe, occultiste et médecin.
Enfin, je dis "père", mais ce n'est qu'un titre suite à mon adoption, d'après ses dires, je suis tombé de nulle-part alors qu'il réalisait un croquis du décor au pas de sa porte. Je me souviens de ce qu'il en disait, de son histoire.
Il neigeait, il traçait encore les esquisses des arbres face à lui, et des cris venaient agresser ses oreilles à l'époque encore jeunes et affûtées.
Il a cherché, à droite, à gauche, puis enfin "de suite pris d'une excitation quasiment infantile" m'a-t-il toujours dit, il a levé la tête, assumant l'idée qu'un cri tombait du ciel, et je me suis échoué dans le lac presque déjà gelé par endroit, mais pas à mon point d'impact, comme s'il était de toute manière prévu que j'y survive. Je me souviens bien-sûr de son récit mais je me souviens tout autant de ma propre expérience, de ce moment de flottement dans les airs malgré la violence et la vitesse de ma dégringolade. Je ne me souviens de rien à part le froid de la neige sur ma peau noire, la sensation grisante de la descente couplée à l'incompréhension : Je vivais.
Père m'a repêché.
Il dit qu'il se souvient de ce jour, et je le crois. Après tout c'est la naissance de son fils.
Il m'a posé à côté de sa fille qui était à l'époque âgée d'à peine dix ans. Une humaine, bien sûr. Il m'a servi un grand bol d'un ragout très chaud.
Du saumon, de la pomme de terre avec la peau et de la pomme très cuite. Je m'en souviens. C'est aujourd'hui encore mon plat favori.
C'est également l'une des premières choses que mes yeux ont pu voir. Et la troisième que j'ai pu goûter après la neige et l'eau du lac.
Mes bras, puis les humains, le ciel, le Soleil. Les arbres, la neige, l'eau, la glace, le sol. Une maison, une porte, des fenêtres, des murs, une table, un lit.
Tout ceci, tout était si nouveau pour moi.
Puis la voix. La voix, quel choc fut-ce de voir qu'ils la possédaient tous. Tous les êtres dits "humanoïdes" en tout cas. Et la plupart des animaux.
Les animaux, cela m'a fasciné si longtemps. J'ai eu un chat dès ma deuxième semaine de vie.
Et j'étais assez instruit, je suivais les cours de mon propre père avec Sessiani, sa fille. Ni elle ni moi ne savions pourquoi contrairement aux autres enfants nous n'avions pas de mère, et je crois que même notre père ne savait plus vraiment pourquoi. Nous n'allions pas à l'école, car notre père estimait que l'éducation était l'affaire d'un homme qui transmet son savoir personnel, et que l'école le faisait maladroitement.
Il nous apprit des choses sur le monde, il nous apprit à parler, lire, écrire. Père n'était pas un philosophe très reconnu, et il aimait de toute manière rester assez éloigné de la société. Nous vivions dans un cabanon réellement petit qui n'était en fait qu'une seule grande pièce à vivre, je m'en souviens parfaitement. Tout était au même endroit. La cheminée, qui servait aussi à la cuisine, d'un côté notre lit à ma sœur et moi, et de l'autre celui de notre père. Un peu partout dans la pièce étaient disposés du mobilier et des objets en tout genre : tables, chaises, chevalets, linge de maisons, seau. Père était un homme de lettre vivant comme un péon, mais au moins c'était convivial. Je me faisais à cette idée de vie paisible, et rien ne vint jamais réellement troubler cette paix.
Dix ans plus tard, ma sœur donnait sa main à un artiste de l'académie de Festoybourg, une petite bourgade non loin de notre petit cabanon, et mon père donna son aval sans trop grogner. Il était optimiste quant à l'avenir de Sessiani et estimait que tant qu'il pouvait la voir heureuse, alors il accepterait.
C'est là que mon vrai enseignement commençait. Alors que ma sœur se destinait à une vie de femme de foi, ayant toujours été très portée sur ce qu'il y avait au-dessus de nous, je suivais les traces de mon père. J'appris des rudiments de ce qu'était "être philosophe", et également ce qu'étaient les sciences occultes. La médecine en revanche ne m'intéressait pas, au profit des livres qui eux me fascinaient depuis ma naissance. Alors je suivais l'enseignement de père, qui avait fait de la réflexion son art, son métier. A quoi réfléchissait-il ? Principalement à la mort et ce qui se trouvait après, à la vie et ce qui se trouve avant. Aux fantômes, aux esprits, aux voix. Aux spectres et aux phénomènes qui restent inexpliqués par et pour le commun des mortels. Ce que j'étais entre autres. Un phénomène relativement rare, relativement difficile à expliquer également.
J'ai suivi l'exemple, et je me suis mis à étudier l'invisible, ce qui échappait à ma compréhension.
J'ai commencé à penser et décrire mes réflexions sur le papier. J'ai exploré mon esprit, j'ai exploré des catacombes, des forêts soi-disant enchantées.
J'ai écouté des témoignages, j'ai écouté le silence de pierres tombales, j'ai écouté des fous délirants. J'ai tenté de comprendre ce qui attendait ceux qui partaient, ce que faisaient ceux qui n'étaient pas encore là, d'où venaient les histoires de revenants, les histoires de voix dans les grottes. La transe, le somnambulisme, le rêve éveillé, les hallucinations, les gens qui entendaient des voix, voyaient des ombres, ceux qui parlaient seuls : tout était devenu fascinant. Tout était devenu une potentielle réponse.
Et puis, écrits après écrits, thèses après thèses, idées après idées, mon cher père se ridait et se faisait plus fragile qu'il ne l'était encore quinze ans plus tôt.
Alors, sentant approcher la si redoutée -mais si excitante pour un homme aussi curieux- mort, il me confia la tâche lourde mais gratifiante de comprendre la mort, de l'étudier, et d'en faire ma science comme il l'a toujours fait. Son rêve à lui était d'un jour pouvoir établir ce pont entre ceux qui restent et ceux qui partent, et si tel était le souhait de mon père, alors je suivrai sa route.
J'ai patienté jusqu'à la dernière seconde à ses côtés. Je l'ai enterré à côté de son arbre favori. J'ai rangé notre maison, éteint le feu. Je suis resté longtemps, le temps de recopier ses mémoires afin de pouvoir en laisser une copie ici. Et c'est en faisant une copie de ses écrits que j'ai pu lire l'un de ses fantasmes sur un certain ordre bravant la mort, non pas comme des guerriers mais bien comme des penseurs, étudiant cette étonnante manie d'échapper à leur sort funeste. Bien sûr, dans un coin de ma tête je pensais qu'il s'agissait d'une divagation ou du moins d'un fait particulièrement compliqué à vérifier, mais, je ne pouvais me permettre d'écarter une piste. Et "l'ordre qui brave la Mort" était alors la quatrième destination sur ma liste. Les trois premières furent vite disqualifiées, les gens désignés étant morts pour la plupart, le second de la liste ayant juste perdu la tête. Je devais alors trouver un ordre fantôme sans le moindre indice.
J'envoyais une lettre à ma sœur, bien loin de chez nous, mais elle me répondit qu'elle ne savait pas.
Moi, j'étais maintenant dans une région plus chaude, en bord d'océan. Les arbres y étaient moins haut mais plus larges formant des coins d'ombres. Les terres y étaient tantôt arides, tantôt marécageuses et l'odeur du poisson au réveil me donnait toujours aussi faim. J'avais maintenant vingt-sept ans. J'ai rencontré d'autres onyxs ici, mais également des espèces humanoïdes très différentes de moi. J'ai rencontré trois nains, des frères. Eux, ils tiennent une échoppe de boucliers et d'armures sur le marché. Ce sont d'étranges hommes, surtout semblables à des humains. J'ai également pu voir pas mal de nezloyans, je n'en avais jamais vu autrefois. Ils ont une tête assez singulière, mais toujours plus proche des humains que moi.
J'ai vécu sur place une demi-année dans un appartement près du port, un peu bruyant, une famille humaine pour voisins du dessous et une onyxe à côté.
Mais cela ne me déplaisait pas, la vie en ville portuaire était dépaysante pour moi, mais si agréable. Tout allait vite, tout était riche et bruyant et le bouillon de culture me donnait l'impression de redécouvrir ce monde. C'est à force de questionner les marins de retour de voyage sur leurs escapades pour l'un de mes livres que j'ai pu continuer mes recherches sur l'ordre en parlant à l'humanoïde le plus étrange que j'ai pu croiser jusque-là, un "Sapère de la Nation". Erudit et savant d'une caravelle d'exploration, il était visiblement heureux de répondre à mes questions, sans trop le montrer. J'étais assez déconcerté par la vision de cet être, mais il m'a parlé des tas de choses que la mer pouvait offrir, de ce que les différents continents et différentes cultures avaient de si beau. Puis nous en venions à l'ordre de ceux qui bravent la Mort. Il ne m'indiqua rien de très précis. Une zone géographique, rien de plus. Je pris quelques croquis de lui et en appris le plus possible sur ce frère fascinant avant qu'il soit contraint de repartir. Le lendemain, je trouvais assez facilement un navire commercial nezloyan en partance pour un village non trop éloigné de la large zone indiquée par le sapère. Par chance, pour peu que j’aide à bord, le voyage m'était offert.
Je suis alors arrivé dans ce fameux village, par bateau puis en calèche. Et j'ai lancé mes recherches, après avoir dormi. J'ai interrogé les villageois, j'ai exploré, j'ai cherché, dans le ciel, sous terre, dans la mer. Puis après m'être réfugié dans une grotte, qui aussi étonnant soit-ce était d'un réconfort largement appréciable, tiré de mon sommeil par d'étranges rêves à peine discernables de la réalité : Je me suis trouvé face à une structure loin d'être réellement jolie, elle avait le mérite d'intriguer. C'est là que j'en suis. Je rédigerai la suite de mon récit selon là où me mènera cette structure. Je doute fortement d'être dans la même réalité qu'autrefois, je suis sur des terres loin de tout gouvernement et je ne vois que très peu de voyageurs, voire pas du tout. L'atmosphère est ici différente, je ne sais pas si je suis encore vivant, ou lucide, éveillé. Aucune idée, mais cela importe peu, je dois contacter mon père, il saura me conseiller.
Je suis l'onyx Noziem Mederitt, apprenti philosophe occultiste et romancier, et je cherche l'ordre qui brave la Mort.
Présentation du joueur
Navré si mon background est un peu long à lire, je le voyais plus petit.
Je m'excuse d'avance si je ne suis pas très très présent en hrp, j'essaye de le limiter. C'est pourquoi je donnerai vraiment peu mon discord. Et pareil pour mes fréquences de connexion un peu étranges, parfois en pleine journée, parfois le matin et parfois en pleine nuit, et le fait que je puisse avoir des périodes d'afk. J'ai un travail un peu spécial.
Sinon, rien, ça va.
-🅱oziem