Je n’ai pas pour habitude de me présenter, d’offrir ainsi mon histoire et tout ce qui ç fait ce que je suis a qui veut le lire. Quand on cherche à me connaitre, on vient. Mais soit. Mon nom est Calyssa de Milir. Je suis née à l’Est, dans la noble citée de Cert-Vaillant. Ma mère, Melie de Milir, servait en ce temps Mme De Glasvow qui tenait dans la noblesse une place influente. Mon nom « De Milir », vient d’un petit hameau dans le nord ou mon père, Luth De Milir a grandi. Il était marchand, et c’est pour tenter d’alléger son fardeau et celui de mon frère que ma mère, encore enceinte, s’était mise au service de la noblesse de Cert-Vaillant. Cert-Vaillant et sa cour m’auront perdu. Auprès de ses puissants, j’ai laissé mon âme, mon ignorance et mon innocence. J’étais chez moi et pourtant, je me sentais étrangère, loin de la chaleur d’un foyer aimant ou de l’amitié d’une communauté solidaire. Plongée dans cette fausse aux serpents, j’ai vu le mal. La haine, la méfiance et la dissimulation. Les nobles ont vendu au confort leurs plus beaux rêves et ont essayé de me faire marchander les miens. Dans ce brouillard de mensonge, j’ai dû apprendre à connaitre le Vrai, au moins à le chercher. J’ai appris à observer, à écouter, à comprendre et surtout j’ai appris à mentir. A sourire et à haïr, en même temps. Je pensais, naïvement au début pouvoir me contrôler et me servir de ce que j’apprenais à la cour pour me protéger moi et ma mère. Mais malheureusement, un serpent ne s’apprivoise pas et il n’existe pas de poison inoffensif. Je devenais ceux que je méprisais et je méprisais ceux que je devais aimer. Ma mère tomba malade, harassée par la charge de travail que Mme de Glasvow imposait. Une nuit, déchirée entre ce que j’été devenue et ce qui me restait de moral, je me suis surprise à parler seule, j’étais deux. Celle qui aime et celle qui hait. J’ai eu peur, peur de moi-même. J’ai compris que les ténèbres allaient m’engloutir et me condamner à sourire de haine pour le reste de ma vie. J’ai fui, j’ai laissé ma haine et ma suffisance à Cert-Vaillant et je me suis fait la promesse de mettre ce que j’avais appris de mal au service du bien. J’ai fait le serment de blanchir mes ténèbres pour faire de mes tars des dons à mettre au service d’une communauté. Bannir les ténèbres. Et l’Ordre est devenu ma lumière.

johnlamile