[Vous trouvez un étrange papier jaunit entre deux manuscrits de la bibliothèque académique. Cela semble être une page perdue car une partie du texte manque.] … à l’avenir. Je vous dirais que je la sens. Non loin de moi. Elle marche, elle flâne trois pas derrière moi, plaisantant avec mon ombre. Et parfois, alors que je semble l’avoir oubliée, elle s’approche et fait doucement mais fermement pression sur mon épaule pour se rappeler à moi. C’est ainsi. Sa voie aux accents inéluctables, tristes et amères raisonne tout autour de moi, telle les chants dans une grande cathédrale aux voûtes de pierres millénaires. Et cette brume, ce brouillard d’éther qui m’entourera et me rafraîchira, et ce néant qui prendra la place, peu à peu, en un temps infini, qui m’enlèvera le monde. Je me dis que, le moment venu, quand l’univers, l’espace et le temps que je suis se disloquera, j’espère que je pourrai saisir au moins l’un de ces fragments brillants que je m’acharne tant à forger. Et alors que je pourrai enfin sentir leur chaleur contre mon cœur, je m’emparerai avec douceur de sa main et je la laisserai m’entraîner en dehors du sentier. Et je n’aurais plus d’ombre. Airel.

En attente.