Les souvenirs de mon passé, celui d’avant Sangha, sont incertains. Je me souviens de la vie avec ma mère et mon père. Nous vivions près d’un petit village dans une grande ferme entourée de bois. Ma mère d’une beauté remarquable était la cible de nombreuses convoitises, pourtant elle avait choisis mon père, un simple homme de ferme, amoureux de la nature, mais encore plus de sa femme. Nous vivions tout trois dans un bonheur naïf. J’étudiais l’art des mots avec un vieil érudit au village comme l’avait souhaité ma mère, tandis que cette dernière aidait mon père à la ferme tout en exerçant son propre art, celui de savoir manier les plantes pour en faire d’étranges potions et baumes. Certains l’appelaient « Guérisseuse » d’autres, plus réfractaires, « Sorcière ». Pourtant, elle apportait aide et réconfort aux malades du village et beaucoup reconnaissait son talent. Notre famille ainsi composé, était unie, nous vivions dans notre bulle de bonheur. Cependant, un jour une épine vint la faire éclater, ma mère durant l’été se mit à avoir des faiblesses, de plus en plus fréquentes et elle s’épuisait rapidement. Le rouge n’eut pas le temps de coloré les feuilles qu’elle ne pouvait plus sortir de son lit. Les plantes, décoctions, baumes, médecines étranges, ni firent rien. Et quand vinrent les premières neiges, ma mère s’éteignit. Aussi resplendissante qu’elle l’avait toujours été. Le deuil fut long et douloureux. Je n’étais encore qu’une jeune fille mais je me souviens de la douleur que j’avais ressentie à cette époque. Une partie de nous c’était éteinte avec elle. Je n’avais pas pu sauver ma mère. Pendant les mois qui suivirent sa disparition je pris la décision de reprendre ses recherches. J’errais le soir après mes études à la recherche de ses plantes que ma mère affectionnait. Mon père, au début, voulu m’en empêcher, mais il finit par capituler devant mon énergie. Malheureusement, je n’avais pas les mêmes dons que ma mère pour cela. Et mes recherches comme tous mes essaient s’avéraient infructueux. Mais je n’abandonnais pas et me démenait comme un beau diable dans mon ignorance. Jusqu’au jour de l’incident. Les mots me manquent pour en parler. Peut-être est-ce par peur ou déni. Quoi qu’il en soit je peux dire que je ne me réveillai que trois jours après que mon père m’ait retrouvée, meurtri de corps comme d’esprit aux abords de la forêt. Cet évènement accéléra ma décision de partir vers ces contrés de savoir dont le vieil érudit m’avait parlé. Je laissai mon père aux bons soins d’un garçon de ferme engager en ville et pris seulement quelques vivres avant de me mettre en route. Mon père ne c’était étonnamment pas opposé a mon idée, bien que je vois encore son regard inquiet quant il m’observa m’en aller vers ces lieux inconnus pour lui. Après plusieurs jours de marche, je parvins enfin à ce lieu. Je fût accueillis chaleureusement –parfois non- et réussis temps bien que mal à m’intégrer. Cet endroit n’était pas le havre de paix et de savoir que l’on m’avait décrit. Mais je m’y sentis à ma place. Après tout n’était-il pas ce que je recherchais ?

En attente.