On en vient à considérer l’espace comme mesure du temps. Qui peut m’en vouloir ? On ne peut s’en rendre compte sur l’instant. C’est le genre de réalisation qui se forme avec le temps, en arrière-plan, caché dans un coin de notre réflexion. Et quand on s’en rend compte, il est déjà trop tard; on ne peut que constater l’impassible. Ce qui suit est difficilement descriptible, difficilement retranscriptible. Les paysages passent à une vitesse inconcevable, le temps se perd à l’horizon. Une douce folie s’installe, nous ne pouvons qu’apprendre à vivre avec. La substance même de notre condition d’être vivant semble se délayer à mesure que les cyclames passent, nous abandonnant dans une sénescence qui ne semble n’en plus finir. Et quelle sénescence ! Qui suis-je donc pour oser me définir ? Des muscles que je ne fais que penser connaître, un visage que je peine à mémoriser. Et ces yeux qui semblent s’être émoussés jusqu’à leur essence… Il me semblait pourtant avoir été bien différent, ailleurs. Si les yeux sont les miroirs de l’âme, un crâne décharné aurait plus à dire que moi. J’habite ce corps depuis des temps immémoriaux. Immémoriaux, c’est le mot exact, je peine à retrouver des souvenirs autres que des images désincarnées. J’en suis arrivé au point où même mes incertitudes sont remises en question. Je me sens m’effacer. Et c’est pour cela que je suis revenu. Partout où je suis allé, à n’importe quel moment, je cherchais un endroit où je pourrai figer ma course à travers le temps, où je pourrai enrayer cette matérialité purement lacunaire qu’est ma remortalité. Mais en fin de compte, ce n’était que pure évidence. Les seuls souvenirs dont je disposais. Les seuls repères qui m’inspiraient. La seule réalité qui acceptait de me suivre dans cet élan aussi instoppable qu’éminent, aussi attrayant que terrifiant. Le seule chose qui me paraissait sensé, la seule chose qui m’importait... C’était l’Ordre.

-Physique : Sulfur est un Onyx d’une taille dépassant les 1m80, bien que sa carrure ne soit pas vraiment imposante; ses épaules larges faussent la réalité d’un physique banal. Il arbore des cheveux cendrés d’une longueur irrégulière, attachés en queue de cheval haute derrière, libres en mèches épaisses sur le devant. Une paire d’yeux d’un bleu-acier terne peine à transmettre ses émotions, et ses traits gommés par sa peau d’un noir mat n'aident pas à renseigner sur son âge apparent, bien qu’il dégage souvent un air fatigué. -Tenue : Le Théoricien reste le plus souvent caché sous un lourd et long manteau, une chemise bouffante, un pantalon de tissu bien taillé et une paire de bottes cirées. Son manteau reste sûrement ce qui le démarque le mieux; un bleu marine nuancé, des chaînettes dorées rivetées sur ses épaules, un large col tantôt relevé, tantôt rabaissé, le tout visiblement assemblé d’une main de maître. Il accorde une grande importance à son image, la soignant du mieux qu’il peut. -Extras (posture, attitude, expression, accessoires…) : Mimant les conventions humaines, on le voit presque tout le temps le dos droit, transmettant le plus de prestance possible. Une paire de bague orne sa main droite; la première est fine, d’or et d’opale, la seconde est une large chevalière tout en atharine taillée. ------------------- xXx_Dark_Sulfur_Puss_Slayer69_xXx