Histoire du personnage
De ma naissance ou de mon enfance, je n'ai que très peu de souvenirs. Ni lieux, ni noms ne me reviennent. C'est quasiment comme si je n'avais jamais été enfant. Quelques fois, j'ai des visions, rapides et brusques, dénuées de sens : une maison, une forêt, les initiales "W. O." gravées dans de l'écorce qu'on brûle lentement devant moi. J'ai été rapidement arraché à mon enfance pour être placé dans le Collège Royal, sans doute l'établissement le plus prestigieux de tout le royaume.
Mon éducation fut longue et fastidieuse, je passai de cours en cours, inextricablement. J'étais un élève sérieux, même si je prenais un malin plaisir à contredire mes professeurs sur les sujets que je connaissais. Mes matières favories demeuraient la sociologie et la philosophie. L'art de comprendre les gens m'aidait à mieux cerner ceux qui m'entouraient, sur le bureau voisin du mien, derrière un bureau, un balai, ou sur les grandes places où je m'aventurais parfois pour regarder les gens passer.
Un jour, le souverain de notre royaume vint dans le Collège. Lui et la reine n'avaient point eu d'enfants : ils voulaient que celui qui lui succède en soit digne. Il amena avec lui une pomme, qu'il posa, à l'aide de quelques professeurs, en haut d'un très haut pilier. Il lanca à la foule d'élèves : "Celui qui pourra mettre une flèche dans la pomme me succèdera." Les élèves se sont alors équipés de leurs arcs, et beaucoup de flèches volèrent. Quelques incidents eurent lieu. Mais aucune flèche n'atteignit la pomme, trop haute pour être atteinte. À ce moment-là, je demandai une flèche à mon voisin de droite, qui s'étonna de voir que je n'avais pas d'arc. J'ai répondu que je n'en avais pas besoin. La flèche en main, je me suis approché du pilier, et j'ai grimpé. Sous les regards ahuris d'élèves qui avaient lâché leurs arcs, j'arrivai vite en haut du pilier. La pomme était là. Je pris la flèche, et l'enfoncai dans la pomme.
Après cette démonstration, le roi, surpris, ne put rien dire. Il avait dû se rendre compte qu'il n'avait pas précisé comment la flèche devait arriver dans la pomme. Mais c'était un homme de parole. Il m'invita dès qu'il reprit ses esprits à prendre mes quartiers dans son grand château. J'eus droit à des cours particuliers de la part de grands savants, et je pus cotoyer de grands explorateurs, avec qui je parlai longuement de leurs découvertes.
Quelques années plus tard, le roi fut retrouvé décédé, dans sa chambre. Les médecins furent tous en désaccord sur la cause de sa mort : étranglement, vieillesse, malédiction... suite à une période de grand trouble public, l'on ouvrit enfin le testament du défunt roi. Et je devins roi de StoryBook.
Aux tous débuts, je pensais n'être point fait pour gouverner, et demandais souvent conseil à mes ministres. L'expérience me vint avec l'âge. Je pris l'habitude de sortir sur les places publiques, de temps à autre, pour demander à la population ce qu'ils pensaient de la politique que je menais. Puis je m'aperçus, après une ou deux années, qu'en temps de paix, la population se désintéressait de la politique de son roi. Au lieu d'en profiter pour organiser des évènements, comme mon prédécesseur le faisait, je me mis à écouter les ragots, et à me lier d'amitié avec les habitants.
Je rencontrai Wel Onybrume, que l'on nommait Nemort dans la région, par l'intermédiaire de mon ministre des jeux, qui l'avait rencontré dans une foire, où celui-ci faisait le pitre pour se faire offrir un repas. Mon ministre avait été impressionné, et m'avait rapporté avoir si ri qu'il avait failli s'étouffer. La première fois que je le rencontrai personnellement, même le château fut plié de rire. Puis, plus le temps passa, et plus je remarquai ses autres qualités. Je décidai donc de le nommer prince de StoryBook.
Tandis que le royaume était paisible et prospère, m'arrivèrent avec les habitants, loin du confort royal, de sublimes histoires. Je me souviens de ce petit garçon malade, Owen, qui, terré dans son lit, suscitait l'inquiétude de ses parents. Ceux-ci avaient alors été comme des frères et sœurs avec moi. Et ce petit garçon avait été comme le mien. Je dépéchai les meilleurs médecins du royaume pour lui sauver la vie. Ce que je vécus avec ce petit garçon avait été magique... même si ces moments s'arrêtèrent brusquement avec la vie d'Owen. Sa mort fut un traumatisme, pour moi, et j'étais resté muet pendant quelques septiels, confiant mon rôle aux ministres, que j'avais heureusement bien choisis.
Un beau jour, alors que je revenais de la place du marché, mon ministre des finances vint me quérir, terrifié. Il m'annonca que les fonds du royaume étaient presque vides. J'avais alors été très choqué, et je lui demandai si j'avais eu des dépenses trop importantes. Il m'annonca que ce n'était pas de ma faute, ni de la faute de personne. La quasi-totalité des fonds avaient juste disparu, comme s'ils n'avaient jamais existé. Encore aujourd'hui, le coupable reste inconnu. Le royaume entier fut au courant en un temps considérablement court. La panique s'engouffra dans StoryBook. Les habitants préparaient leurs chars, leurs sacs, ou même leurs baluchons, avec un empressement sans précédant, et mes appels au calme n'y changèrent rien. Les habitants partirent, les uns après les autres. Certains semblaient pressés, d'autres semblaient tristes, d'autres encore ne comprenaient pas bien ce qu'il se passe. Je passai alors mon temps à regarder les habitants passer la herse, les chars rouler, les baluchons être ballotés. Un ou deux septiels plus tard, les barbares des royaumes voisins attaquèrent StoryBook, mais la garde était trop peu nombreuse pour leur faire face. Ces gens, mes sujets, avaient décidé de partir avant qu'il ne soit trop tard, et je ne pouvais plus les protéger. Tout cela avait été de ma faute. Sans moi, cela ne serait jamais arrivé.
La dépression eut raison de moi progressivement. Je dépéris, et fut rapidement alité. L'un des médecins qui restaient encore émit le commentaire que j'allais aussi mal que le royaume, et c'était vrai. Nemort resta à mon chevet, jusqu'à mon décès, d'une fièvre carabinée, alors que les premières feuilles commencèrent à tomber. J'avais 37 ans.
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Je pus sentir à nouveau l'air frais du matin effleurer ma peau dans un temple en pierre, abandonné au beau milieu de nulle part. J'étais sur un autel en pierre, allongé sur du sang - peut-être le mien. Il n'y avait personne d'autre. Aucun prêtre, aucun sorcier, ou personne n'ayant pu exercer une quelconque magie capable de me ramener à la vie. Seulement des habits et un peu de nourriture. Après quelques cyclames, pendant lesquels je ne pouvais plus bouger, je pus me mettre en route, avec les vêtements que j'avais trouvés, sans savoir qui me les avait laissé là.
Pendant une dizaine de septiels, j'ai marché, au travers de forêts, de déserts, de plaines et de montagnes. Je trouvais de quoi survivre dès que j'en ressentais le besoin, la nature et moi étions en communion. Le passé semblait ne plus compter, mon esprit était comme effacé, derrière un corps qui ne demandait qu'à marcher où la nature le menait.
Et je marchai, longtemps, jusqu'au cyclame où je vis un village, au loin.
Présentation du joueur
Actuellement indisponible pour diverses raisons :
- J'ai beaucoup moins accès à l'ordinateur qu'avant ;
- Quand j'ai l'ordinateur, je ne me sens pas particulièrement prêt à RP correctement ;
- Quand je me connecte, je passe 99.95% de mon temps à mourir et tenter de retrouver mon chemin vers le fort d'Andalue, avec les nouvelles limbes.
J'espère simplement que je pourrai un jour être apprenti malgré cela. ^^'