Je n’ai pas connu mes véritables parents mais ceux avec qui j’ai grandi méritent tout de même que je les nommes ainsi. En effet, mon cas s’apparente clairement à de l’adoption. Celle que j’appelle Mère n’est pas capable d’enfanter et le désir ardent d’avoir un enfant restait grand. Durant l’un des voyages d’affaire de Père dans les « Pays chauds », ils ont rencontré ma Maman. Une belle femme paraitrait-il, bien que son visage était marqué par la famine. Ma maman était pauvre malheureusement et ne pouvant se résigner à me laisser vivre une tel vie, elle se précipita sur le transport de Père et Mère et les supplia de me prendre avec eux. A ce moment là je n’étais qu’un bébé et j’avais encore besoin de lait mais Maman était bien incapable de m’apporter tout le nécessaire. Mère y voyait une réponse à toutes ses prières qu’elle adressa aux Astres du soir. Elle supplia Père d’accepter, ce qu’il finit par faire. Et c'est ainsi que je changea de paire de bras, Maman me donnant un dernier baiser, son collier et un nom. Un nom qui n’a pas changé, Mère voulait faire ce geste comme une sorte de remerciement envers Maman. C’est ainsi que commence l’histoire d’un nom : Synkayah, Horneviève Synkayah. Père est un excellent marchand dont les affaires battent pleinement de l’aile mais il restait souvent très absent à cause des voyages. Mère, quant à elle, restait à la maison avec moi et les Nounous. Elles m’ont vue grandir, appris l’éducation mais surtout la passion des livres, de la lecture. Notre demeure possédait une grande bibliothèque et il arrivait souvent que Père amène de nouveaux ouvrages à notre collection déjà si grande. Je passais tout mon temps libre à les dévorer un par un. Et puis je ne sortais que très rarement aussi. Père nous a toujours dis que des personnes mal intentionnées en voulaient à sa fortune ou encore à celle qui en hériterai. Par conséquent, il était contre le fait que je sorte jouer dehors comme la plupart des enfants de mon âge. Je me souviens qu’à cette époque, j’étais inspirée par toutes ces histoires, ces héros, ces amoureux prêts à tout pour retrouver leur Tendre. Alors malgré les interdictions je suis sortie. Je me suis dirigée vers ces enfants qui semblaient s’amuser et ils se sont arrêtés lorsqu’ils m’ont aperçu. J’aurai cru qu’ils m’allaient m’inviter a jouer avec eux mais il en fut tout autre. Mon apparence n’étant pas la leur, ils se moquaient de moi et s’accordaient à dire que j’étais comparable à une esclave. Il faut dire que la nuance de leur chevelure variait du blond au châtain et que leurs peaux étaient pale. Contrairement à moi qui possédait des cheveux d’un noir intense et une peau colorée par nature. Je n’étais pourtant pas noire mais ils s’amusaient à me considérer comme telle. Je me souviens de m'être faite poussée dans la boue et d’être rentrée en pleurs ce jour-là. C’était la dernière fois que je sortais, me contentant d’observer le monde depuis une fenêtre. Mais avec le temps et mon âge murissant, une nouvelle idée germa : Celle d’explorer le monde. Père voulait que je me marie. Il était de tradition que cela soit un homme qui dirige les affaires de Père. Alors il me trouva un « époux parfait » bien que je ne sois pas du même avis. Et voilà donc, dans un soir d’été, je pris ce qui m’était le plus important et partis en ne laissant derrière moi qu’une simple lettre. J’étais consciente de leur déception, du fait que j’abusais d’eux… Mais je ne me sentais pas capable de faire autrement. C’est ainsi que se poursuit l’histoire d’un nom, à son nouveau départ : L’Ordre.

En attente.