Un frisson me parcourt le corps. Je ne pourrais décrire le sentiment qui fut le miens à cet instant… « Le sentiment est la perception du corps réel modifié par l’émotion… » Cette pensée venait de résonner dans ma tête, prononcée par une voix d’homme. Qui était-ce ? (…) Mon père… A ce moment précis, je me souvins de la voix de mon père, de celle de mon frère. Mais je n’arrivais pas à me souvenir à quoi ils ressemblaient, ni de mon enfance d’ailleurs, passée sous le même toit qu’eux. Alors Agatha prit une grande inspiration… Quinze ans… Je laissais couler une larme glaciale le long de ma joue, jusqu’à mon cou. Elle tomba sur le sol. Ce fut la seule larme qui coula durant les cinq années qui suivirent ce jour épouvantable. Je me relevai. La terre que je vis alors était noire comme du charbon. Une étrange odeur submergea cette terre battue. Des centaines de corps jonchaient le sol. Que s’était-il passé ? Ce pouvait-il que mon frère et mon père furent parmi eux ? Comment pourrais-je les retrouver sans le souvenir de leur visage ? « Où vais-je aller maintenant ? » Je ne pouvais rien faire d’autre que quitter cet endroit. M’en aller d’ici… Je marchai à travers ce désert noir, parsemé de montagnes enneigées et d’immenses forêts pour atteindre une petite cabane. Je toquai. Personne. La porte était ouverte. J’entrai. Le parquet était foncé, transpercé çà et là de champignons. Il y avait un lit avec des draps rouges, une modeste chaise, une table avec des restes de nourriture et des meubles sur lesquelles étaient entreposées des potions. C’était une maison de sorcière. Je ne pouvais tomber sur pire. Je décidai de rester. J’avais tellement faim… Et puis, s’il fallait mourir aujourd’hui… Cela ne me faisait plus rien. Des bruits de pas interrompirent mes pensées. C’était elle. Je respirais un bon coup et je la vis. Elle était vêtue d’une grande cape trouée, de vieilles chaussures noires et un chapeau. Son grand nez était constellé de boutons. Elle avait de grands yeux bleus et des lèvres très fines marquées de gerçures. Très âgées, elle avait les joues creuses et de profondes rides. « - Myecyclame jeune onyx, tu as faim ou soif ? - Mye… Myecyclame… Krya, j’ai très faim… » Elle me déposa un verre d’eau et du pain sur la table. « - Tiens, assieds-toi - Merci… - Je t’en prie. » Elle fit un grand sourire, laissant apparaître de petites dents grises et noires. J’esquissai un sourire pour lui répondre. Après avoir terminé mon dîner, je lui racontai toute mon histoire. Elle murmura quelques mots « Ardaleu, sangha… » Que signifiaient ces mot ? « - Va vers le nord et dans deux cyclames tu rejoindras la ville. Là-bas, tu seras accueillie. - Merci pour votre aide ! Paer’s ! - Paer’s et bonne chance ! » Ces deux cyclames furent bien rudes. L’orage n’avait pas cessé et les creepers, squelettes, zombies et araignées en tout genre venaient sur moi comme des aimants. J’avais un bras cassé, une grosse entaille à la jambe. J’aperçus un village. Je toquai, de nouveau affamée, à la porte de l’une des maisons du village. Une personne vêtue de bleu m’ouvrit la porte avant de m’agripper le bras et de m’asseoir avec autorité sur une chaise. On me nourrit. Nous discutâmes un moment, puis j’allai me coucher. « - Myecyclame étrangère, quel est ton nom ? - Agatha… - Moi je suis le membre Stéphane, quel âge as-tu ? - Vingt ans… » -Depuis combien de toi es-tu dehors ? -Depuis cinq ans je pense. Je racontai à nouveau toute mon histoire et il me dit : « maintenant, tu es chez toi, à l'ordre d'hérobrine » Je me souvins des paroles de la sorcière, l'ordre d'hérobrine en faisait partie. Voilà comment je suis arrivée ici, à l'ordre d'hérobrine.

En attente.