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  • Apprenti Nagona

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  • Réput. HRP

    Présence

    215 heures

    Réput. RP

  • Histoire du personnage

    [HRP]Le livre est un vieux carnet de cuir abîmé. Sur la couverture est gravé, à la lame de couteau, le mot « Ledge » [HRP] [HRP]L’écriture est d’un style unique, inimitable de par ses boucles très longues et étroites, et ses caractères très penchés vers la droite [HRP] Journal de Nagona Ledge Introduction. Je suis né là-bas, dans les déserts arides du Sud… Orphelin depuis que mon père a été tué alors que j’avais sept ans, j’ai dû acquérir une grande autonomie pour survivre dans les contrées inhospitalières où je vis le jour. Sombre, renfermé et timide à mon arrivée dans l’Ordre, car je n’ai commencé à voir des êtres vivants que depuis peu, l’Académie, et l’Ordre en général, sont en train de me changer. En bien, en mal ? Je ne saurais le dire. Ce qui est sûr, c’est que là-bas j’ai appris les mots affection, amitié et amour. Chapitre I : Mon Enfance, ou le début d’une triste histoire. Comme dit plus haut, je suis né dans les grandes étendues ensablées du désert de Khandar, loin, très loin de l’Académie, vers le Sud. Je n’ai jamais connu ma mère. J’ai donc vécu les sept premières années de ma vie en compagnie de mon père, Sandaren. Aussi loin que je me souvienne, nous ne sommes jamais restés plus d’un septiel dans l’un des rares villages où nous faisions escale, pour nous ravitailler de manière... plus ou moins légale, c'est pourquoi nous ne passions jamais deux fois dans le même bourg. En fait, le reste du temps, nous le passions dans notre tente au milieu du désert, et mon père me contait les histoires de grands héros, dont j’étais très friand. Il me racontait souvent des énigmes, aussi. Mais ce que je préférais par-dessus tout, c’était qu’il me conte les exploits de mon grand-père. En effet, celui-ci avait voué sa vie à ses recherches, lesquelles portaient sur le Mythe, avec un grand « M », dont ni moi ni mon père ne savions rien. Il n’avait jamais rien trouvé, d’après mon père, mais j’avais déjà quelques doutes sur le contenu d’un petit coffret qu’il m’interdisait formellement de toucher. En réalité, je parlais déjà très peu… Mon père me racontait des histoires, me parlait, m’apprenait à lire et à écrire, mais je ne parlais que pour répondre à ses énigmes… ou pour évoquer le sujet de ma mère, auquel cas il se refermait sur lui-même, sortait de la tente et attendait que cela me passe. En fin de compte, je n’étais pas à plaindre : j’avais un père qui m’aimait, qui m’apprenait des choses, toujours disponible pour moi, et nous étions presque à l’abri du besoin… Jusqu’à ce jour maudit, que je nommai plus tard le Désastre… Chapitre II : Le Désastre, ou la page qui se tourne. Un jour, alors que manquions de provisions, nous nous étions rendu compte que nous étions déjà passés tous les villages alentours (lesquels ne nous laisseraient jamais entrer une deuxième fois), à l’exception de la grande cité de Karkaras, à l’Est. Nous partîmes donc pour la capitale de Khandar. Une fois là-bas, ce que nous avions vu dépassait de loin toutes nos attentes. Des étalages de fruits et de légumes de toutes les couleurs, à perte de vue… Partout où mon regard s’était posé, j’avais été émerveillé : des noix de coco, des pastèques énormes, des melons… Mais une fois la surprise passée, nous avions remarqué les gardes postés dans chaque coin de rue, surveillant attentivement les différents étals. Cela ne nous refroidit guère, au contraire, nous avions faim et étions des voleurs relativement expérimentés, et ces gardes étaient pour nous comme un défi… Ainsi, toute la matinée, nous nous étions rempli les poches de fruits et de légumes mal acquis. Puis, quand vint l’heure de manger, nous avions voulu sortir de la ville… Et c’est là qu’avaient commencés les ennuis. Aux portes de la ville étaient postés trois gardes, qui avaient pour rôle de fouiller toutes les personnes qui quittaient la ville. Nous avions donc fait la queue jusqu’aux gardes et, quand était venu notre tour d’être fouillés, nous nous étions jetés un regard entendu, et mis à courir, aussi vite que nos jambes nous le permettaient… Nous avions déjà connus ce genre de situation dans d’autres villages, mais là les gardes étaient bien mieux entraînés. Heureusement, mon père avait alors tout prévu. Il avait bifurqué brusquement, puis une fois encore, et encore... Tant et si bien qu’ils avaient fini par perdre notre trace. Sortant de la ville, nous étions arrivés à un oasis, essoufflés, et avions planté ici la tente… Puis nous nous étions assis, et avions éclaté d’un fou rire incontrôlable. Ce jour-là, nous avons mangé un véritable festin coloré. Enfin, repus tous les deux, nous nous étions couchés. Mais en pleine nuit, je fus réveillé par un blatèrement, moi, ainsi que mon père, d’ailleurs. Il jeta un regard dehors, puis, paniqué, me somma de me cacher sous mes draps, et ce jusqu’à ce que je n’entende plus le moindre bruit, en dehors de ma propre respiration. Il me recouvrit aussi des siens, s’efforçant de me cacher aux yeux de je-ne-sais-quoi. J’entendis des bribes de conversation, puis le bruit d’un cimeterre que l’on tire de son fourreau, et enfin, enfin, le cri de mon père, et le bruit mat et monstrueux d’un corps qui s’effondre sur le sable… Cela me fendit le cœur, mais j’étais trop tétanisé par la peur pour désobéir et sortir de ma cachette. Puis vint le bruit d’une torche qu’on allume, et... le bruit agréable du feu de bois dans la cheminée, qui crépite et qui réchauffe les cœurs. Le problème, c’est que je commençais à avoir sérieusement chaud. Je risquai alors un œil dehors, et ce que je vis me fit mal au plus profond de moi : La tente était en train de brûler. J’aime à répondre à ceux qui me posent la question que « Mes yeux sont le reflet des flammes qui, ce jour-là, dévorèrent et consumèrent ce qui me restait d’enfance, d’innocence et d’insouciance ». Chapitre III : Errance. Partie 1 : Désert. Je me réveillai trois heures plus tard, croyant avoir fait un cauchemar. Lorsque je me rendis compte que ce n’était pas le cas, je me mis à pleurer. Des larmes de désespoir, incontrôlables, inondaient mes joues. Une fois vidé, je fis serment pour moi-même de ne plus jamais pleurer, puis entrepris de chercher des objets intacts dans les décombres de mon passé, dans les restes calcinés de la tente. Je trouvai quelques provisions, de quoi tenir un septiel, tout au plus… Ainsi qu’une gourde vide, le carnet que vous lisez actuellement une sacoche et le coffret. Curieux malgré les évènements, je l’ouvris, mais fus extrêmement déçu par ce que j’y trouvai : C’était une simple boussole. Pire encore, elle ne fonctionnait même plus. Je décidai tout de même de la garder, en souvenir de mon père. Derrière la boussole étaient gravées les initiales de mon grand-père : A.L.. Andraël Ledge. Je trouvai aussi dans les décombres un long et robuste bâton, qui me servirait de canne. Je remplis donc ma gourde avec l’eau de l’oasis, et, n’ayant aucune idée d’où aller, je partis dans la direction que m’indiquait l’aiguille de la boussole cassée. Ainsi, j’errai, de dune de sable en dune de sable, volant dans les villages pour subvenir à mes besoins. Mais un jour, alors que je me somnolais dans une taverne miteuse, faute de tente où me loger, j’entendis parler de l’Académie, un lieu où l’on étudiait le Mythe. Celui-là même qu’étudiait Andraël. À partir de ce moment, ma vie ne devint plus qu’un long couloir sombre et doté d’une seule issue, comme au bout du tunnel, si lointaine… Je n’avais plus qu’un objectif : continuer la quête de mon aïeul, et rejoindre cette fameuse Académie… Enfin, douze ans après le Désastre, je parvins à la lisière du désert. En temps « normal », j’aurais sauté de joie… Mais je n’avais pas le cœur à me réjouir, il faut dire que je n'étais plus vraiment impressionnable après douze années de voyage sous un soleil meurtrier, me rationnant en permanence car manquant d’eau et de nourriture. J’avais à ce moment-là dix-neuf ans, et j’avais passé les deux tiers de ma vie à marcher vers un point fixe et lointain, nu-pieds, dans le sable, vêtu de haillons. En réalité, en face de moi se dressait une chose qui m'était totalement inconnue : l'Océan. Ainsi, je m’allongeai sur le sable mouillé, et restai là plusieurs heures, à regarder les étoiles. Quoi que je puisse en dire, j’étais stupéfait. J’avais traversé le désert. Lorsque je fus enfin remis, je me relevai, fixant l’océan avec un air de défi. Il me fallait le traverser. Je me mis donc en tête de trouver une embarcation, ce qui ne fut pas chose facile. Je longeai la côte durant bien quelques semaines, vivant du menu fretin que pouvait me fournir une canne à pêche improvisée, avant de découvrir un village peuplé de ce qui était pour moi de bien étranges créatures, à l’époque, et que je côtoie régulièrement maintenant me voilà dans l’Ordre : des Nezloyans. Ces drôles de bonshommes au long nez et au crâne oblong m’inspiraient confiance. Je leur demandai donc s’ils avaient une quelconque embarcation à me fournir. « Deux cents émeraudes, gamin, et j’ai ce qu’il te faut, foi de cap’taine Poloc’hon. ». Et ainsi, pour la première fois de ma vie, je travaillai pour acheter [le mot semble repassé plusieurs fois] quelque chose. J’aidais le bibliothécaire à ranger ses ouvrages, j’assistais le forgeron dans la fabrication de ses épées, je vendais mes services à qui en avait besoin. Durant des mois et des mois, je travaillai. Mais cette longue période passée dans ce village me fut bénéfique et très instructive : là, j’en ai découvert beaucoup sur le monde, de la vie en société, aux principes fondamentaux de l’économie. De plus, lorsque je travaillais chez un Nezloyan, j’apprenais un peu de son savoir-faire. Par exemple, j’ai appris les bases de l’art de forger différents outils de métal chez le forgeron, j’ai pris goût à la lecture et à l’instruction de soi chez le bibliothécaire, j’ai appris la patience chez le pêcheur, la foi chez le prêtre du village. Et tout mon temps libre, je le passais avec le Maître d’Armes, qui était comme un second père, pour moi. Il me logeait, me nourrissait, et surtout, m’apprenait, dès que j’en avais la moindre occasion, le maniement complexe du cimeterre. Avec un tel professeur, je devins très rapidement un maître dans le domaine de l’escrime orientale, ce qui, d’ailleurs, me sauva la vie plus tard. Il m’offrit même son propre cimeterre... Enfin, après presque une année de travail acharné, j’avais finalement rassemblé de quoi acheter cette embarcation. Je retournai donc voir le capitaine, qui me fournit une belle goélette à la silhouette effilée, des vivres pour plusieurs septiels ainsi que deux de ses marins parmi les plus braves. Je le remerciai grandement lui et tous les villageois, fit mes adieux -fort émouvants, d’ailleurs- et pris le large. Enfin. Partie 2 : Océan Nous voguâmes ainsi des cyclames et des cyclames, sans apercevoir la moindre once de terre à l’horizon. Et puis, par une belle nuit d’automne, alors que les étoiles se reflétaient sur la surface agitée de l’océan, d’épais nuages gris commencèrent à s’amasser au-dessus de nos têtes. Très rapidement, le vent se leva, la pluie se mit à tomber, accompagnée par le grondement du tonnerre, et le fracas terrible des éclairs. Des vagues se formaient, menaçantes, et ballotaient notre embarcation avec une aisance effrayante. La pluie se changeait en grêle, le vent en bourrasques. Malgré tout, la goélette tint le coup… On ne peut pas en dire autant de mes compagnons marins. Paix à leurs âmes. Ces braves Nezloyans auront jusqu’au bout tenté de nous sortir de la tempête. Je n’eus malheureusement sur le coup pas le temps de me recueillir, et me jurai plutôt de faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain. Je m’efforçai donc de contrôler le bateau du mieux que je le puisse. Alors que je me croyais perdu à jamais dans les immenses étendues d’eau salée, j’aperçus dans le lointain, une faible lueur. Sur le coup, je crus à une pure hallucination, due sans doute aux vapeurs salées que je respirais depuis déjà plusieurs septiels… Mais, en y regardant de plus près, il s’avéra que cette étincelle de lumière, qui brillait sur l’horizon déformé par les vagues, était bien réelle. M’armant de courage, je me dirigeai donc vers la lumière, manœuvrant la frêle goélette du mieux que je le pouvais. Un phare. C’était un phare. « Je suis sauvé ! », me suis-je dit, dans ma détresse… Qu’est-ce que j’avais tort. Si j’avais su, j’aurais encore préféré me laisser promener par la tempête plutôt que de m’approcher de ce phare maudit. Partie 3 : Village J’accostai donc dans le petit port d’un village lugubre, à quelques pas du phare. Le bourg en question était divisé en deux par une grande avenue, et des petites ruelles, glauques de par leur très faible luminosité et leur étroitesse, formaient un vrai labyrinthe entre les imposantes bâtisses qu’étaient les maisons du village. Je me mis ainsi en quête d’un quelconque signe de vie. Rien. Le village semblait abandonné depuis plusieurs années déjà. Les portes fermées, les volets tirés. Je retournai donc vers le port au bout d’une petite heure, passée à chercher un quelconque être vivant, avec l’intention de reprendre la mer. Sauf que pour prendre la mer, il faut un bateau. Or, je n’en avais pas. Je n’en avais plus, du moins. Effectivement, lorsque j’arrivai en vue du port, je n’aperçus pas cette goélette qui m’était familière, pour m’avoir fait traverser l’océan. Les amarres semblaient avoir été coupées. Intrigué, je m’approchais donc de la corde tranchée, lorsque j’entendis des cris. Je n’eus pas le temps de me retourner, que déjà des hommes en armure de cuir étaient sur moi et m’encerclaient, moi et une gamine à laquelle j’aurais donné une douzaine d’années. Ils la saisirent par les bras, elle se débattait férocement, mais en vain. Les gardes ne bronchaient pas. La fille, ayant l’air de comprendre que dépenser son énergie ainsi était inutile, se tourna vers moi. Elle avait des yeux bleu océan, et des cheveux couleur charbon… Charbon dont elle avait des traces sur le visage et les mains, d’ailleurs. Elle portait des vêtements amples, un peu miteux. D’une voix brisée, elle me supplia : « Monsieur, partez, ces gens vous veulent du mal… ». Comme pour illustrer ses propos, deux des plus costauds des gardes vinrent à ma rencontre dans l’intention explicite de m’attraper. J’échappai à leur affectueuse étreinte, et dégainai mon cimeterre de son fourreau. Les deux gardes se saisirent de fines rapières pendant à leur ceinture, et se jetèrent sur moi. Là… Disons que j’ai vu rouge. Tout s’est passé très vite, sans que je m’en rende compte. Tout ce que je sais, c’est qu’en quelques minutes, j’avais défait la demi-douzaine de gardes présents. La gamine, un mélange de surprise et de reconnaissance sur le visage, m’intima de la suivre. Ce n’est qu’en courant derrière elle que je relevai qu’elle portait un grand sac en cuir, jeté sur une épaule. D’autres gardes arrivaient. Ils nous couraient après dans la grande avenue, quand la fillette m’attira dans l’une des ruelles sombres dans lesquelles j’avais tant hésité à m’aventurer une heure auparavant. Des questions plein la tête, je m’apprêtais à lui demander où nous étions quand, prévoyante, elle me fit signe de me taire : les gardes passaient dans la grande avenue sans nous voir. Une fois à une distance respectable, elle poussa un soupir de soulagement et m’entraîna dans le dédale de ruelles, jusqu’à une porte en bois de chêne miteuse, qu’elle ouvrit. Nous entrâmes dans la pièce sur laquelle elle débouchait. C’était un petit atelier faiblement éclairé. Çà et là, quelques meubles sommaires étaient disposés. Mais ce qui retint immédiatement mon attention, c’était le bateau. Partie 4 : Charbon Au milieu de la pièce trônait un bateau. Enfin… Ce qui serait sûrement un bateau dans un futur proche, car il était en « chantier ». La coque n’était pas entière, et la voile, composée de morceaux de tissu grossièrement cousus entre eux, était encore clairement trop petite. La fille me fit signe de m’installer sur le coussin délavé qui occupait un coin de la pièce. Elle se mit ensuite à sortir fébrilement de son sac différentes pièces de lin, de coton, ou de je-ne-sais-quelles matières encore, après quoi elle partit farfouiller dans un tiroir pour en sortir une longue bobine de fil et ce qui m’a semblé être une aiguille à coudre. Elle cousit donc tranquillement sa voile, tout en m’expliquant que j’étais tombé dans le village abandonné d’Eran, qui était désormais le repaire d’une organisation de brigands, lesquels faisaient travailler des enfants capturés comme elle dans des mines de charbon situées sous le village. D’après elle, le phare n’était là que pour appâter les victimes des fréquentes tempêtes qui avaient lieu dans ce coin de l’océan. Elle me dit se nommer Mavis, et me demanda mon nom. Mais alors que je m’apprêtais à lui répondre, un grand fracas provenant de la ruelle parvint à nos oreilles, et m’interrompit. Passées les quelques secondes de surprise, elle attrapa la voile, et la jeta sur le chantier de coque du bateau, puis partit vers le fond de la pièce, où elle souleva un drap, révélant une trappe. Elle s’y engagea, me faisant signe d’entrer avant de disparaître. Je la suivis donc, prenant soin de remettre le drap en place, et refermant la trappe derrière moi. Nous nous retrouvâmes dans une cave aux murs de pierre couverts de mousse, sombre et humide. Quelque chose que j’identifiai comme de l’eau vaseuse m’arrivait aux chevilles. Des pas et des voix étouffées nous parvînmes depuis la trappe. J’interceptai ces quelques bribes de conversation de deux gardes : « …garce… … troisième fois, ce mois-ci… l’a dû changer de planque… ». C’est alors qu’une exclamation de surprise nous chatouilla les oreilles, beaucoup plus proche, cette fois-ci. Comme si… Comme si l’homme qui venait de parler était juste à côté de la trappe… Voire sur la trappe. Nous entendîmes alors l’anneau de métal de la trappe tinter, puis elle s’ouvrit, laissant passer un mince filet de lumière. Ils nous avaient trouvés. Cette fois, mon cimeterre ne servit à rien. Ils avaient des arbalètes. J’eus à peine le temps de poser ma main sur le pommeau de mon arme, que déjà un carreau fendait l’air, et se plantait dans ma jambe. Je le sentis s’enfoncer profondément dans ma chair. Mes yeux se voilèrent, et je m’effondrai sous le coup de la douleur. J’eus à peine le temps de voir un garde m’empoigner et récupérer mon précieux cimeterre, avant de perdre connaissance. Lorsque je me réveillai, une puissante odeur de charbon envahit mes narines. Ça y est, j’étais dans les mines. J’étais allongé sur une couchette inconfortable, à l’intérieur d’une tente. Autour de moi, d’autres personnes étaient écroulées sur les couchettes, certaines gémissant, d’autres silencieuses comme des tombes. Mais depuis l’extérieur me parvenaient des cris. Des hurlements de douleur d’enfants torturés, ou des cris de rage de gardes tyranniques. Des coups de fouet. Des bruits de pioches contre la roche dure. Des tintements de chaînes. Je me levai pour tout de suite tomber au sol, ma jambe m’élançant violemment. Un homme en blouse blanche, que je n’avais pas remarqué jusque-là, se leva de sa chaise, dans le coin de la pièce, m’attrapa sous les bras, et me jeta sans ménagements sur ma couchette, pour repartir s’asseoir, et lire un livre. Je ne pouvais pas rester à rien faire, si ce n’est attendre qu’ils me soignent pour m’enchaîner à mon tour ! Sachant que me battre était hors de question dans mon état, je me mis à réfléchir à un moyen de faire diversion, pour sortir de la tente. C’est alors qu’une immense détonation retentit au loin. Le souffle de l’explosion firent se soulever les battants de la tente un instant. La tente était dans une caverne. De la caverne partaient une multitude de galeries. Et de l’une d’entre-elles s’échappaient d’épais volutes de fumée et de poussière. Le pseudo-infirmier se leva brusquement, posant son livre, et s’exclama, pour lui-même : « Bon sang ! C’est le cinquième, cette semaine ! Ces coups de grisou… Raaah, je n’en peux plus, on perd cent personnes à chaque fois, et après, c’est moi qui doit m’occuper des blessés ! » Après quoi il sortit précipitamment de la tente. Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passait, mais j’ai tout de suite vu en cet évènement incongru la diversion qu’il me fallait. Je me levai donc, ignorant cette fois-ci la douleur –bien qu’il m’en coûtait- et sortis de la tente, boitant. J’entrai dans une des galeries, et ce que je vis me fit tressaillir d’horreur. Des enfants, des centaines d’enfants, et d’adolescents qui devaient faire de six à vingt ans étaient tous enchaînés, chacun une pioche en main, vêtus de haillons, en piteux état. Et ils creusaient. Ayant récupéré mon cimeterre sur un râtelier à la sortie de la tente, je repérai Mavis, et me précipitai pour la voir. Celle-ci ne payait pas de mine : les traces noires de charbon sur sa peau contrastaient avec la pâleur mortelle de cette-dernière. Quelques coups de cimeterre suffirent à détruire la chaîne qui la retenait prisonnière. Et, alors que je me dirigeai vers son voisin de galère avec la ferme intention de le libérer à son tour, les gardes commencèrent à rappliquer. Par dizaines. J’aime à me dire que je n’aurais pas pu les vaincre, même en essayant. Car c’est à ce moment-là que Mavis m’attrapa le bras, et m’entraîna vers la sortie de la mine, sous les regards implorants des autres esclaves. Profondément frustré, je ne fis qu’une bouchée des deux gardes postés aux portes de la ville. Puis nous nous mîmes à courir. Longtemps. Nous étions pieds nus, les graviers nous écorchaient les pieds, mais peu importait, nous devions mettre le plus de distance entre nous et ce lieu maudit. Après une période qui me parut interminable passée à courir, nous nous arrêtions dans une forêt. Il était l’heure de nous séparer. Elle me disait vouloir reconstruire sa vie ailleurs, et moi, je devais trouver l’Ordre. Après m’avoir étreint à m’en briser les côtes, elle me jeta un regard empreint de gratitude, puis fit volte-face, et partit, entre les arbres, à la recherche d’un avenir meilleur. Je jetai donc un œil à la boussole de mon aïeul, et fit ce que j’avais su faire de mieux ces dernières années : suivre la flèche. Chapitre IV : La Fin d’une Histoire, et le Début d’une Autre. Je traversais une jungle luxuriante. Les oiseaux sifflotaient joyeusement, le bruissement du vent dans les feuilles donnait une impression de profonde sérénité. Je marchais à un rythme soutenu, m’imprégnant de chaque détail de ce magnifique paysage. Des fruits aux couleurs harmonieuses pendaient des branches des arbres. Je me saisis de l’un d’eux, croquant à pleine dents dans sa chair juteuse. Il était sucré, avec quelques notes amères. Je m’assis sur une épaisse racine, le temps de terminer de déguster ce précieux cadeau de la nature. Fermant les yeux, je profitais de chaque seconde de cet instant de bonheur que m’accordait le destin. Et, pour la première fois de ma vie, je connus la mort. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais étendu sur la berge d’un lac, avec un fort goût de sel dans la bouche. Mes premiers efforts pour me relever furent vains. J’étais comme plaqué au sol par une force supérieure. Je tentai de crier à l’aide, mais ne s’échappa de ma gorge sèche qu’un râle enroué. Je fermai à nouveau les yeux, pour ne les rouvrir que bien plus tard. Je n’avais pas la moindre idée de l’heure exacte, mais le soleil était au zénith, j’avais donc sommeillé environ six heures. Je rassemblai mes forces, et réussit, au prix d’énormes efforts, à me relever. Lentement, mais sûrement, je reprenais conscience de mon corps…. Ainsi que des douleurs qui le traversaient. En effet, une violente migraine me transperçait le crâne. Plaquant mes mains sur ma tête, je retombai sur le sable, à genoux. Lorsque je fus enfin en mesure de me relever, il faisait nuit. Alors je puis finalement m’intéresser à mon environnement. J’étais au beau milieu de la savane. Il faisait très sombre, mais je parvins à deviner la forme d’une structure de pierre, en forme de huit, comme souligné. [Un croquis, fait à la va-vite, est ajouté, en marge de la page : 8] Je distinguais aussi, dans le lointain, une série de points lumineux, qui me semblaient être des torches, et qui paraissaient former un chemin. Mais pour l’heure, la seule chose qui capta mon attention, c’était la bâtisse, au bord du lac, dont s’échappait un délicat fumet de viande cuite. Une fois repu, je m’installai sur une des confortables chaises en bois dont était pourvue la maisonnette, et tentai, pour la première fois, de me remémorer les circonstances de mon précédent décès. Déjà, je n’étais pas mort, c’était un fait. J’avais été transporté, d’un endroit à un autre. Mais alors, qu’est-ce qui expliquait l’intense douleur, lorsque j’avais été secoué de violents spasmes après avoir achevé de dévorer cet infernal fruit ; lorsque j’avais eu cette impression que mes poumons avaient implosé ; lorsque j’avais cru sentir mon estomac se dissoudre ? J’avais bien senti ma conscience doucement échapper à l’emprise de mon corps agonisant, à ce moment-là. J’avais gémi de douleur dans un dernier souffle, puis je n’avais pas tardé à rendre l’âme. Pour me réveiller au bord de ce lac. Plongé dans mes spéculations sur la nature réelle de la Mort, je ne vis pas le temps défiler. Lorsque vint l’aube, je décidai de reprendre mon chemin. Le seul problème étant… que je n’avais plus ma boussole. Froissé par la disparition de cet objet qui, en plus d’être le dernier héritage de mes aïeux, m’avait servi de seul guide durant les deux tiers de mon existence, je me résolus alors à suivre la sorte de chemin, balisé par des torches, et, occasionnellement, par des structures telles que celle trônant sur la berge du lac. Après quelques heures de marche, j’aperçus une immense île, qui avait de spécial le fait qu’elle flottait, à quelques centaines de mètres du sol. Et je sus que mon pèlerinage touchait à sa fin. [HRP]L’histoire est signée des initiales N.L. [HRP] [HRP]Quelques taches d'encre ponctuent le livre... [HRP]

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