Soralia Aquafère est née dans la famille Aquafère, une famille de vendeurs d'eau d'Armantur, dans les marais de Lustor. Les vendeurs d'eau sont une classe à part dans la société Armantienne. En effet, ceux-ci ont la particularité d'être en dehors de la hiérarchie classique de la noblesse Armantienne. Bien que considérés par tous comme une des 14 castes nobles, ceux-ci sont toujours mis à part des 13 autres lors des rituels, incarnant "Les sacrifices aux esprits" dans la plupart des rites de la Trix Ocresh faits dans la cité. Bien que la notion de "sacrifice" soit ambigüe, il faut plus y voir ici l'idée "d'être la possible proie de", plus qu'une simple offrande. Ainsi, les marchands d'eau, de par leurs contacts réguliers avec le marais, sont ceux les plus vulnérables à la colère des esprits, même s'ils sont loin d'être sans défense. Ce sont ceux qui osent braver les défis et les défenses de ceux-ci, afin de ramener à la cité la production des autres villages, qui achètent leur eau. De par ce statut si particulier, en marchand d'eau est écouté quand il parle, et la plupart des interdits de la cité ne s'applique pas à eux. Après tout, si un marchand offense les esprits, ceux-ci se vengeront sans nul doute à sa prochaine sortie. De par ce statut très particulier, la quasi-totalité des marchands d'eau sont de fervents croyants de la Trix Ocresh, ils connaissent par cœur les rites et autres prières à leurs adresser afin de maximiser leurs chances que la prochaine expédition ne soit la dernière. De plus, malgré le fait qu'ils ne soient pas soumis aux mêmes interdits que les autres castes, la plupart des marchands d'eau les respecte quand même, afin de ne pas risquer de fâcher les esprits. Soralia ne fait ainsi pas exception à la règle : elle aussi connaît comme le dos de sa main les rites, qu'on lui a inculqué dès sa plus tendre enfance, et elle aussi respectait les interdits à Armantur. Elevée afin de devenir plus tard marchande d'eau, comme ses ancêtres, elle fut dès l'âge de 6 ans formée à reconnaître les dangers des marais. Après une première expédition hors de la cité à 13 ans, comme le veut la tradition, elle finit par devenir à 17 ans marchande d'eau indépendante de la cité d'Armantur, et commence à monter ses propres expéditions. La "routine", pour peu qu'on puisse l'appeler ainsi, s'installe jusqu'à ces vingt-deux ans. En effet, cette année, le Loup Vert avait été particulièrement vicieux avec la cité, si bien que nombreux furent les personnes à tomber malades. Notamment, le dirigeant d'une des autres familles nobles, en charge des rites de vénération de la Vache Rouge, fut sa victime, et commença à développer une affliction incurable. Ce dernier ayant entendu parler d'un Ordre pouvant empêcher la mort par delà les marais engagea la famille Aquafère pour l'y guider, car seuls des marchands d'eau connaissaient (dans la ville d'Armantur tout du moins) suffisamment bien les marais pour avoir ne serait-ce qu'un espoir de réussite. Après un débat important et un vote (Soralia se positionna contre), la famille choisit d'accéder à cette requête. La seule personne à rester derrière fut le jeune frère de Soralia, Cyrilois, qui était l'assurance que la lignée se perdurerait, même en cas d'échec de la mission. L'expédition fut un désastre. Les membres jouèrent de malchance, et le Loup Vert comme le Serpent de Boue furent sans merci. La terre avala un bon quart de l'expédition, que ce soit par ses prédateurs ou par ses pièges naturels. Le Loup Vert frappa d'affliction encore une autre partie de l'équipe, et même le Ver des Rivières, l'esprit de l'eau, réclama son dû, emportant notamment le père de Soralia dans le ventre d'un de ses enfants. Peu réussirent à sortir du marais, mais leurs déboires n'étaient pas fini. Ils durent ensuite franchir les montagnes qui ceignaient ceux-ci. C'est durant cette ultime épreuve que le commanditaire finit par pousser son dernier souffle, laissant juste une petite quinzaine de personnes seules, dont Soralia. Une fois les montagnes passées, ceux-ci savaient très bien que le voyage du retour n'était pas une option, et continuèrent d'avancer. La plupart s'installèrent dans les villes et les villages qu'ils croisèrent peu après, là où l'eau était abondante et le loup vert moins vicieux. Seule Soralia continua le chemin jusqu'au bout, pousser par nulle autre que la curiosité de voir si le vieillard qu'ils escortaient avait été le jouets des esprits jusqu'au bout, ou si ceux-ci lui avaient vraiment indiqué une véritable possibilité de salut.

En attente.