La vie est comme un serpent. Insidieuse, froide, et puissante, et lorsqu'elle nous a mordu, qu'on est pris au piège, on ne peut plus y faire grand chose. Avec un sourire mielleux, Morigan se levait de son siège avec un regard tendre pour ceux autour de lui. En époussetant son long manteau noir, il se leva de la grande chose de bois du bureau du manoir. La main dans la poche, il traversa quelques couloirs avant d'arriver sous le soleil tapant de la prairie. Il voulait... Voir d'autres choses, différentes de la monotonie habituelle du village qui l'abritait. Avide de ces rayons qui, tels des anges venus d'un monde extérieur, se posaient doucement sur l'herbe fraîche du paysage, Morigan rentra à l'intérieur, dans le froid apparent de la maison. Il n'avait jamais été particulièrement riche. Sa famille possédait ce manoir depuis plusieurs générations, et lui, en tant qu'héritier, il le possédait désormais. Il avait vingt ans. La vie est comme une vieille horloge dont on est l'horloger. Finalement, on finit par connaître tout ses secrets, ses mystères et ses bizarreries et la monotonie repart. On entend souvent un cliquetis répétitif caractéristique de l'ennui, mais finalement lorsque l'on s'occupe trop de quelque chose, il se brise. C'est toujours comme ça, il n'y aura jamais d'exception à la règle. Mais un jour, l'habitude et la monotonie qui avait été créée se casse, comme dans notre cas, l'horloge dont on prend soin. Morigan a finalement eu, après vingt ans d'ennui, une casse. Il avait trente ans lorsqu'il partit. La fortune ne dure jamais bien longtemps. Quelques générations au plus, et peu à peu, elle finit par s'estomper. Finalement c'est peut-être la chose la moins matérielle que l'on possède, l'argent. Il rattache bien des gens au vrai monde, alors il n'est sûrement pas aussi néfaste que les pensées des humains. Avec un sourire froid comme il en avait toujours, Morigan avait réussi à garder un contrôle sur la situation. Toujours, comme une poupée de marbre glacé, il regardait ce qu'il se passait avec un sang-froid impressionnant. Mais finalement, il avait bien réussi à jouer quelques tours de passe-passe comme il savait si bien le faire. Et il s'était retrouvé dehors, sans rien de plus que quelques pièces sales. Il été né, avait vécu et allait sûrement mourir en tant que riche, comme tous ses ancêtres. En serrant les dents, il se mot à marcher, s'arrêtant parfois dans des villages pour récupérer. Et puis certains en parlaient dans des tavernes dans lesquelles il s'immisçait. Un Ordre pathétique, une rumeur de bouche à oreille, une secte qui ne faisait qu'étudier. Ça l'intéressait et pourtant il ne voulait pas y croire, lui qui ne croyait qu'à l'étude stricte et nette. Bien sûr qu'il aimait apprendre, il voulait apprendre, il voulait vouer sa vie à cela. Mais, avec un sourire presque mielleux, il disait aux bourrés "allez vous coucher." Et il continuait son périple, marchant toujours et à jamais vers la connaissance qu'il finit par trouver. Finalement peut-être que les bourrés avec raison.

20:17 : Morigan : orelsan c'est le meilleur 20:17 : Morigan : allez bye