Quelle différence y a-t-il entre le rouge carmin et son cousin proche, le rouge grenat ? Le grenat est à peu de chose près, beaucoup moins saturé en pigments colorés, il est... À la fois sombre et pâle, mystérieux et terrifiant. Le carmin quant à lui est légèrement plus vif, un rien plus clair mais assez pour qu’on ait pu identifier ces deux couleurs de noms différents. Cette nuance, aussi infime soit-elle m’a “sauvé la vie”. Car, en effet, si le meurtrier de ma mère avait connu cette différence, Il aurait pu m'achever ! Allongé sur le sol de l'atelier de vitrail maternel en prétendant être mort. J’ai dû, pour survivre, me verser dessus un mélange d’encres colorées pour reproduire la teinte de rouge la plus proche de sang, le rouge grenat. Cependant, dans la précipitation, c’est un rouge carmin qui en est sorti. Un brin trop clair ! Ce qui pour moi était une supercherie évidente ne le fut pas pour nos agresseurs qui me prirent pour mort et s’enfuit donc par la fenêtre, le vol qu’ils avaient commis à la main. Laissant ma mère, sans vie, allongée sur le sol. C'est lâche, n'est-ce pas ? Et en tant que héros de ma propre vie. Moi, Aurell, jeune humain, j'aurais pu décider d'exprimer ce drame par la colère en promettant de devenir garde de ma ville, de retrouver les coupables et de les rayer de la face du monde... Évidemment non… Haha ! si vous m'aviez vu : Frêle comme je suis et peureux comme j'ai pu l'être à cet âge. J'ai seulement pu ravaler mes larmes et exprimer mon deuil par le dessin, désormais seul avec mon père. Mes parents avaient l’habitude de faire cela eux aussi. C’est leur passion pour l’art qui les avait fait se rencontrer et monter ensemble cet atelier de confection de vitraux dans la ville de Misha sur l’île d’Eswela, profitant ainsi du sable si pur de la mer. L'impacte de la lumière sur les carreaux faisant ressortir la couleur transcendante dans la pièce, créant toute une palette d’émotions ! Cela les faisait vibrer et leur rappelait les aventures qu’ils avaient pu passer ensemble il y a bien longtemps dans une contrée oubliée. Exprimer mes émotions par l’art n’est pas ce qui m’a entièrement poussé à rejoindre la bibliothèque de formations des érudits artisans de la ville. Car, quelques jours après le meurtre de ma mère, des gardes se chargeant (avec bien peu d’attrait) de l’enquête, nous laissa enfin retrouver son atelier. Je découvris alors que les joyaux d’art qu’elle avait pu créer… Étaient encore tous là, d’une valeur absolument inestimable, commandés par des individus influents des quatre coins de l’île. Non, l’oeuvre qui avait été enlevée se trouvait auparavant dans l’arrière-boutique, elle me semblait si insignifiante que ni le sujet, ni le nom du commanditaire n’avait été abordé en famille comme à l'accoutumée. Alors encore choqué par ce qui venait d’arriver, Je n’eus à peine le courage de retrouver les croquis de l’oeuvre éparpillée sur le sol, et même aujourd’hui encore, je suis incapable de vous décrire ce que ces derniers pouvaient représenter… Une sorte d’art abstrait, était-ce un personnage ? Un objet ? Un lieu ? Je n’en savais rien. Pouvoir comprendre en quoi cette illustration avait pu être la raison du meurtre de ma mère était surtout la raison pour me former parmis les érudits au milieu de l’art. Quel savoir immensément important et dangereux avait été représenté sur ce vitrail au point que sa vie lui avait été enlevée pour pouvoir préserver ce secret. Les années passèrent. J'en appris beaucoup mais jamais rien ne m'a permis de comprendre. Un jour, dans ma dernière année, Lors d’une intervention sur le commerce, le professeur nous discourra sur l’importance de la bonne tenue de nos futurs carnets de commandes... Mais bien sûr ! Comment n'avais-je pas pu y songer ! Après les cours. Je revins dans l'atelier pour le fouiller de fond en comble jusqu’à trouver le précieux carnet ! Je me rendis alors à la dernière page. À la dernière ligne. Au dernier mot ! " commande n*56 de l'année, vitraux classiques, code de vente 345856, période de travail : 2 mois, commanditaire : *Barré*, Lieu d’expédition : L’ordre d’Herobrine. L'ordre d'Herobrine... S’il y a bien un endroit où je pourrais trouver une réponse à mes questions. C'est bien là-bas. Dans le cadre de mes études. Je prétexta de valider ma thèse à l'étranger pour proposer de me rendre dans cette contrée lointaine. J'avais 1 an pour trouver les réponses à mes questions. Mais, aucune idée d’où pouvait bien se situer ce lieu... Je confie alors ce plan à mon père… Ancien voyageur, peut-être pourrait-il m’aider ? Après lui avoir raconté l’essentiel de ce qui semblait la mission de toute une vie, la raison de mon existence… Ces dernières paroles s’ensuivirent : Tu vois pap's, grâce à ce fameux pigment rouge Carmin. J'ai pu survivre ! Ahah ! Quelle bande d’idiots ! Désormais, je vais pouvoir retrouver qui a fait ça à maman ! Amicalement, il rétorqua : ... Je ne pourrais pas t'empêcher de réaliser ta vie maintenant que tu es grands. Pauvre fou ! Arg… Tu n’as pas la moindre idée de ce qui pourrait t’attendre là-bas… Heureusement, Tu as hérité de mon don alors je sais que tout ira bien. Et qu'un jour tu reviendras sain et sauf à la maison. Surpris, je répondis. Ahah j’ai toute confiance dans le pouvoir de l’art mais je ne pense pas que le dessin va me permettre de survivre sur ces terres hostiles ! Je ne parle pas du dessin, Ta mère, n’a jamais eu de pigment rouge carmin.. Ni même de grenat. Ni rien d’autre… Elle détestait cette couleur… Et en gardait le peu qu’elle avait bien trop haut dans ses placards pour que tu ne puisses les atteindre… Hmm… Mais... Je ne vois pas le rapport avec tout ça, je n’aime pas ressasser ça... revenons donc à… Au fond de moi, je savais intimement qu’il avait raison… Il me coupa alors et je ne répondis point à sa tirade qui allait être ses dernières paroles avant mon départ... C'est une histoire que je t'ai racontée quand tu étais petit pour ne pas accentuer ton choc émotionnel. Mais tu es bien mort ce soir-là dans l'atelier avec ta mère. Sauf que toi, tu es revenus d’entre les morts. C’est un don que Necra, ta mère, n'avait malheureusement pas. J’ai bien connu cet ordre par le passé, Tu y rencontreras des dangers inimaginables, des choses auxquelles tu n'aurais même pas pu songer. Découvrir la raison de la mort de ta mère te fera t’engager à découvrir des secrets bien plus grands. Des secrets que j'ai par le passé essayé de découvrir : Pourquoi, toi et moi, sommes-nous remortels et non ta mère.... La réponse à cette question t'apportera bien plus encore de questions. Mais pour l’instant, je te laisse découvrir ce que pouvait représenter ce vitrail si mystérieux, cette commande dont moi-même, je n'avais pas eu vent. Et… Je ne pourrais te dire de quel secret terrifiant peut-il bien s'agir encore... Il m'indiqua alors la route sinueuse et mystérieuse à suivre pour pouvoir atteindre l’Ordre. Une nouvelle aventure allait commencer. Seul, loin de chez moi pour la première fois de ma vie… Mais… Cette remortalité dont je n’avais jamais pris conscience… Était-elle finalement une bénédiction ou une malédiction ? Car je sais que tant que je n’aurais pas découvert la vérité, l’envie irrépressible de savoir sera en moi… Pour toujours.

Ouè Yo, j'ai 20 ans, j'suis étudiant en Game Art.